Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Si les prix des produits de première nécessité baissaient subitement de 5%, seriez-vous contents? Oui? Vraiment? Vous êtes certain?
Alors, réjouissez-vous! C'est ce qui risque d'arriver si la suggestion du premier ministre est adoptée: il suffit de baisser la TVA de 5%. Simple et de bon goût. Pour les recettes fiscales qui vont en prendre un coup, on verra plus tard.
Il n'y a qu'une seule petite condition à remplir: être sujet de Sa Gracieuse Majesté, Elizabeth II, reine de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. Car c'est dans la tête du premier ministre britannique que cette idée lumineuse a germé et c'est donc en Grande-Bretagne qu'elle a des chances de s'appliquer.
"Damned! By Jove and Holy son of a bitch!", vous écriez-vous en constatant que la carotte que je vous ai agitée sous le nez, vient de franchir la Manche.
"Pourquoi ne pas en faire autant en France?" vous demandez-vous, naïfs que vous êtes (naïfs et un peu énervés). Parce que, contrairement à Gordon Brown, Eric Woerth (notre ministre du Budget) pense que pour relancer la consommation, une baisse de la TVA ne serait pas une mesure efficace.
"Et pourquoi donc, je vous prie?", insistez-vous, la mèche provocante, le sourcil froncé et le menton en avant (mais toujours calme et je vous en félicite).
Et c'est ici que vous allez rire (car cet article est destiné à vous amuser).
"Parce que, dit le ministre, si on baissait la TVA, les prix de détail ne baisseraient pas d'autant. Ce sont les distributeurs qui augmenteraient leurs bénéfices en empochant la différence".
Est-ce à dire que les grands de la distribution ne seraient pas scrupuleusement honnêtes? Seraient-ils tentés de faire de l'argent sur le dos à la fois de l'Etat et des consommateurs?
Le ministre a-t-il laissé échapper une vérité ou lancé une calomnie?
Il y aurait bien un moyen de le savoir: on baisse la TVA et on fait un bon petit contrôle fiscal dans les hypermarchés. Mais, hélas, ce n'est pas possible. Michel-Edouard ne voudra jamais.