"Il faut sauver le système financier mondial" semble être le maître-mot des gouvernements américain et européens. Alors, on injecte, on comble, on recapitalise, on garantit, on jugule et même on "ralentit la descente" comme je l'ai entendu ce matin (ce qui n'est pas un signe d'optimisme sur les possibilités de remontée).
Sauver un système qui a fait la preuve de son inefficacité, c'est comme remplir le tonneau que les malheureuses Danaïdes ont rendu célèbre.
Tous ces établissements financiers qui ont créé, acheté et revendu ces fameux crédits hypothécaires méritent-ils d'être sauvés?
La version officielle, est : "Non mais cela coûterait trop cher à la collectivité de les abandonner sur le chemin de la faillite, bien qu' ils s'y soient engagés en toute connaissance de cause. Donc il faut les sauver". Argument très contestable, puisque la note à payer pour le sauvetage par les victimes de la crise s'allonge de jour en jour et que le "trop cher" paraît à ce point imprécis.
"Pourquoi tous les punir? Ils ne savaient pas tous", pourrait-on m'objecter. Ce à quoi je rétorque que je pars du principe que les malhonnêtes sont, chez les traders de subprimes et leurs employeurs, nettement majoritaires par rapport aux débiles légers.
Mettez tous ces milliards de dollars à la source, c'est à dire chez les petits propriétaires qui n'ont pu rembourser leurs prêts. Etalez les remboursements, diminuez les taux et offrez-leur une partie du capital qu'ils ont emprunté.
A l'autre bout, garantissons les comptes de dépôt, les retraites et les placements des particuliers. Et que ceux qui ont créé la pagaille en paient les conséquences!
Désintoxiquons les drogués du crédit,
L'économie virtuelle disparaîtra et l'économie réelle sera assainie.
Tout ça vous paraît loufoque? Autant que les responsables de cette gigantesque pagaille? Autant que de verser des milliards dans un trou dont on ne connaît pas la profondeur? Autant que prendre le temps de se faire photographier en tenue de soirée pour faire la une de Paris-Match?
Bonjour chez vous!