En garantissant ses banques (et donc leurs déposants) beaucoup plus généreusement que le reste des pays européens, l'Irlande fausserait le jeu de la concurrence. C'est ce qu'a laissé entendre en substance et en langue de bois Angela Merckel au mini-sommet d'hier. Elle a recommandé que les instances européennes entament des discussions avec le gouvernement irlandais pour le faire revenir sur sa décision et réduire ses garanties.
Voilà qui va faire plaisir aux Irlandais! Ce n'est pas avec des déclarations de ce genre que le prochain référendum en Irlande va être favorable à l'Europe!
Sainte concurrence! Elle n'est bonne que si chacun ne concurrence pas son voisin!
En effet, si les Irlandais persistent dans leur soutien quasi-illimité à leurs établissements financiers, il se pourrait que des "mauvais Allemands", des "mauvais Italiens" ou même (horreur!) des "mauvais Français" retirent leur pognon de leurs comptes pour les transférer dans les coffres plus étanches de la verte Erin.
Raisonnons un peu.
Si les banques irlandaises garantissent plus, c'est que les autres garantissent moins. Logique, non?
Voilà qui va nous rassurer ! (ironie).
Si l'on veut que nous laissions nos sous dans nos banques alors qu'ils seront "moins garantis" au lieu de les envoyer en Irlande, c'est qu'on veut pouvoir nous piquer tout ce qui dépasse la garantie et peut-être même nous "emprunter" le reste (vous souvenez-vous des emprunts forcés d'il y a quelques années?).
Voilà qui va nous rassurer un peu plus ! (re-ironie).
Si ceux qui sont censés nous sortir de la crise dans laquelle leur incompétence et leur imprévoyance (je n'ose dire leur cupidité) nous ont plongés, ont des idées aussi lumineuses et se laissent aller à des déclarations aussi inconsidérées, surtout si elle reflètent leur pensée, je l'affirme solennellement :
"On n'est pas dans la merde!"