Le Revenu de Solidarité Active est en discussion aujourd'hui. Et je me pose une question: une solidarité peut-elle être active? Et je me réponds: "Non!" En revanche, quand elle passe par l'impôt, elle est obligatoire et ceux qui sont solidaires sont passifs en la circonstance (d'où le titre de cet article. Malin, non?).
On présente cette mesure comme originale, intelligente, efficace et patati et patata, patin couffin et tout et tout.
Qu'y a-t-il donc d'original dans le fait de créer un nouvel impôt pour fournir de l'argent aux catégories sociales les plus démunies? Ramadier avait eu la même idée il y a un demi siècle en créant la vignette, un impôt sur l'automobile pour assurer une retraite aux vieillards. A cette époque, la possession d'une voiture était encore un signe sinon de richesse du moins d'une certaine aisance.
Quant à l'efficacité de la chose, compte-tenu de l'avantage qu'elle va offrir aux futurs ayant-droits, elle est minime puisqu'elle transformera les RMIstes fauchés en travailleurs pauvres.
En revanche, ce RSA est intelligent. La majorité de ceux qui financeront les bonnes oeuvres de Sarkozy seront les français moyens, ceux à qui la Poste ou leur banque aura refilé ses Sicav pourries, ses placements de père de faillite, son épargne-retraite de Russie et ses assurances-vie que de toutes façons t'es sûr de mourir. Ceux dont le capital procure de gros revenus ont depuis longtemps planté leur tente en Belgique, en Suisse, au Luxembourg etc.
Il peut même faire baisser le chômage en obligeant les "bénéficiaires" à occuper des emplois précaires, à temps partiel et sous-payés sous peine de voir leurs allocations supprimées (j'aurais dû mettre beaucoup plus de guillemets à "bénéficiaires").
Il augmentera la productivité des entreprises en leur fournissant sur place des travailleurs français au prix des ouvriers roumains. En économisant sur les frais de transport, la France deviendra compétitive face aux usines chinoises.
Travailler plus pour ... pourquoi au fait?
Quant aux vieux qui doivent se satisfaire du minimum vieillesse, ils continueront. La solidarité "active" à la mode Sarkozy, comme son nom l'indique, c'est pour les actifs.