La pollution urbaine est un des problèmes qui agitent les médias, toujours prêts à relayer (sans vraiment les comprendre) les messages d'alerte émis par les organismes officiels.
Les personnes âgées, les enfants en bas âge, le insuffisants respiratoires, les cardiaques et autres essoufflés-pour-un-rien sont avertis, dès que l'air devient un gaz rare, de ne respirer qu'au minimum et, pour ce faire, de s'abstenir de toute activité et de ne sortir de chez eux qu'en cas de nécessité (incendie, par exemple, qui ferait de leur logement un endroit plus enfumé que la voie publique).
Compte tenu des poisons en suspension dans l'atmosphère, l'idéal serait de ne pas respirer du tout.
Hélas! La plupart des intéressés s'y refusent, comptant sur les pouvoirs publics pour trouver une solution à LEUR problème. Encore un des méfaits de l'assistanat!
Certes, leur entourage peut les aider à ne pas inhaler les polluants que le progrès ajoute généreusement à l'air du Bon Dieu grâce à des méthodes qui ont fait leur preuve: un foulard bien serré autour du cou, un oreiller fermement appliqué sur le visage, un sac en plastique maintenu sur la tête et convenablement fixé avec du ruban adhésif sont les recettes les plus connues. Je n'y insisterai pas.
Elles présentent cependant quelques inconvénients et ne doivent être utilisées qu'en cas d'urgence sous peine d'éveiller les soupçons du médecin légiste et de faire jaser les voisins.
De plus, il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir limiter son activité. Les actifs doivent souvent continuer à s'activer. Les déménageurs de piano, pour ne citer qu'eux, ne peuvent, même en cas de pollution grave, se mettre à déménager des harmonicas. Les inactifs, en revanche, (non! je ne reparlerai pas des employés des comités Théodule) ne peuvent faire moins que le minimum absolu qui est leur lot quotidien
Une ancienne ministre de l'Ecologie, actuellement sénatrice, a, il y a quelques années, proposé une solution: la circulation alternée. En cas de pic de pollution, les automobiles dont le numéro minéralogique se terminait par un chiffre pair étaient autorisées à circuler les jours pairs et les autres, les jours impairs. On reconnaissait bien là l'idéologie gauchiste du partage de la pénurie (les riches qui avaient deux véhicules et les passagers des voitures officielles -dont la sienne- ne souffraient que peu de cette restriction).
On a oublié cette "brillante" idée, comme d'ailleurs celle qui en était à l'origine. J'ajouterai que c'est tant mieux. Cette dame m'était fort antipathique et sa mesure était totalement inefficace puisqu'elle ne s'attaquait pas au vrai problème.
Car enfin, en cas de pollution, le plus urgent est-il de réduire la circulation des automobiles ou de faciliter la respiration des citadins? Hein? Je vous le demande.
Inutile de vous dire que j'ai trouvé la solution et que dans la suite de cet article (à paraître prochainement), je l'exposerai en détail devant vos yeux ébahis.
Vous vous direz alors: "Comment personne n'y a pensé plus tôt? Quelle élégance dans la démonstration! Quelle acuité dans le raisonnement! Aller comme cela droit à l'essentiel est le privilège -que dis-je? le privilège- l'apanage d'un esprit supérieur. Pour dire le vrai, Occam soi-même n'aurait pas fait mieux"
Et vous concluerez: "Votez Pangloss!"