Hier, Pépère a causé aux journalistes. Comme tout le monde a pu le constater, le show étant passé en direct à la télé, les journalistes n'étaient là que pour faire de la figuration, pour que ça fasse "conférence de presse" (un truc démocratique, quatrième pouvoir, questions embarrassantes et tout et tout) et pas "discours du président" (pas démocratique du tout, discours-fleuve du Lider maximo, etc; vous voyez ce que je veux dire).
N'empêche que pour ce qu'ils ont appris de plus que moi sur mon canapé, ils auraient pu rester chez eux, les journaleux. Ou, vu l'intérêt de la chose et le confort des chaises sur lesquelles on les a assis (pas question de se tirer avant la fin même avec l'excuse d'hémorroïdes ou d'adénome de la prostate, sinon on n'est plus réinvité) ils auraient pu décider de faire vraiment leur boulot, partir en reportage à la recherche d'informations intéressantes, par exemple. D'un autre côté, comme ils étaient "accrédités", il fallait bien qu'ils se tapent la cérémonie, sinon, la prochaine fois, pour l'accréditation ils auraient pu se brosser. Et c'est prestigieux d'être accrédité. Une sorte de statut de journaliste officiel.
Mais pour en revenir à l'intérêt de la causerie de Pépère, il était très restreint. Il faisait même un peu pitié derrière son pupitre, le pauvre petit bonhomme; comme un comédien qui sent bien que le texte qu'il débite ne va pas accrocher le public. A propos de "petit", avez-vous remarqué qu'un cameraman peu respectueux a filmé le petit rehausseur camouflé dans la moquette sur lequel notre président était perché?
A part les journalistes, il y en a d'autres qui s'emmerdaient à cent sous de l'heure quoiqu'avec pognon qu'ils nous coûtent, cette comparaison soit mal venue; il vaudrait mieux dire comme "une délégation d'aveugles à un congrès de sourds-muets" (merci San-Antonio), c'étaient les membres du gouvernement qui, eux aussi, étaient obligés d'être là et qui étaient priés d'avoir l'air intelligent.
Sur le fond, reportez-vous à vos commentateurs préférés qui vous diront, non ce qu'ils pensent (il n'y a pas grand chose sur quoi penser) mais ce qu'il faut penser.