Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
Nathalie Kosciusko-Morizet nous le serine à longueur d'interview et de communiqués: chaque "accident nucléaire" fait l'objet d'un "retour d'expérience".
Three Mile Island, Tchernobyl et maintenant Fukushima sont, si on en croit NKM, très riches d'enseignements. Au point que si ces accidents ne s'étaient pas produits tout seuls, il aurait fallu les provoquer. A condition, cela s'entend, qu'ils arrivent chez les autres et pas chez nous. Chez nous, on parlerait plutôt de "retour de manivelle".
Et puisqu'en matière de nucléaire, il s'avère qu'on n'a pas tout prévu, on en est réduit à attendre que des accidents surviennent pour les prévoir. Une prévision a posteriori pour ainsi dire qui vérifie le principe selon lequel la chose la plus facile à prévoir, restera toujours le passé.
La catastrophe qui a frappé le Japon -et qui le frappe encore car chaque jour apporte son lot de problèmes- nous accable d'"expériences" dans tous les domaines.
Je laisse aux ingénieurs (pas toujours ingénieux hélas! mais personne n'est parfait) le domaine qui est le leur: la technique, le contrôle, la sûreté, l'audit et tout ce qui fait de l'industrie nucléaire "une des plus sures du monde", je les laisserai stocker de la sciure de bois et des vieux journaux destinés à colmater les fuites, recruter des "liquidateurs" suicidaires prêts à intervenir, prévoir des zones de stockage et d'évacuation de matériaux et de terre contaminés et je me bornerai à faire quelques suggestions sur les mesures à prendre si une de nos centrales avait des vapeurs et donnait des signes de flatulences:
- Construction de gymnases loin des centrales (au-delà des futures zones d'évacuation et de confinement). Compte-tenu du nombre des sites d'implantation des centrales et de l'importance des populations concernées, il faut prévoir assez de gymnases pour héberger quelques centaines de milliers de personnes à proximité de chacune de la petite vingtaine de centrales; pour fixer les esprits disons qu'un gymnase peut accueillir deux cent personnes. Il faudra donc mille gymnases par centrale pour accueillir deux cent mille personnes et comme il y a vingt sites sur notre territoire, on aura beoin d'un total de vingt mille gymnases.
- Equipement de ces gymnases en cuisines collectives, sanitaires et douches;
- Constitution d'un stock de lits, de couvertures et de matériel divers pour équiper ces gymnases;
- Constitution de réserves de nourriture, d'eau potable et de produits d'hygiène en rapport avec les besoins de ces deux cent mille réfugiés éventuels;
- Organisation de services publics d'urgence, une urgence destinée à durer, (médecins, services administratifs, sociaux et scolaires) adaptés aux besoins des personnes regroupées dans ces gymnases;
- Relèvement des normes de radio-activité pour autoriser les agriculteurs à vendre leurs produits.
Il y a bien d'autres choses à faire et l'expérience japonaise va certainement être riche en autres "retours" propres à satisfaire Nathalie Kosciusko-Morizet au-delà de ses espoirs les plus fous.
Mais c'est un début.
Et bonjour chez vous!