Aujourd'hui le brouillard qui s'est abattu sur la campagne s'est transformé au marché en une espèce de bruine glacée qui colle à la peau et aux vêtements.
On entend les refrain habituels: "Alors, c'est vot' temps?" ou bien "Vous nous apportez pas le soleil!" et surtout, celui qui met tout le monde d'accord : "Il nous faudrait un bon froid sec".
Devant le camion du crémier, un couple de retraités habillés "sportswear pour citadins à la campagne", participe à la conversation en renchérissant sur le "bon froid sec" qui semble tellement plaire aux indigènes, "C'est plus sain", "La terre en a besoin", "Avec un bon feu de cheminée, on apprécie l'hiver" etc etc.
Une fois servis et leur paquet installé dans leur panier (les parisiens ont des paniers, les locaux, des sacs), ils saluent la compagnie et ses espoirs de "bon froid sec" en disant: "On se reverra en mars-avril".
- Ah bon?, s'étonne-t-on autour d'eux.
- Oui, comme tous les ans, nous allons passer l'hiver dans le midi.