Le Huron, Pangloss et compagnie

BFM Business n'a pas la réputation, contrairement aux radios d'Etat, d'être marquée à gauche, loin de là.

Pourtant, ce matin, les intervenants étaient assez sévères avec la politique suivie par les Sarko Brothers.

Ils critiquaient le discours officiel qui mettait sur le dos de l'Allemagne la responsabilité du blocage du processus de mise en place du FESF. Discours qui trouve facilement un écho en France où l'on est prompt à virer à la paranoïa légèrement (ou lourdement) teintée de xénophobie anti-germanique (pour une fois qu'on peut-être xénophobe sans avoir les "associations" sur le dos, profitons-en!).

Nous qui sommes si gentils serions donc les victimes de l'égoïsme, de l'arrogance, de l'avarice et du mépris condescendant des Teutons qui ne veulent pas nous filer leur pognon et nous demandent d'arrêter de gaspiller le nôtre et -pour une fois- de présenter des comptes à peu près sérieux.

Ce que j'ai entendu ce matin était un autre son de cloche et n'était pas à la gloire de Sarko:

- les Allemands veulent bien participer au financement du FESF avec les Français en mettant en commun les deux triple A que leur accordent encore les agences de notation (jugées -contrairement à ce qu'on entend ailleurs- particulièrement indulgentes).

- mais à condition que la France fasse tout pour garder ce triple A; ce que manifestement elle ne fait pas en présentant un budget fondé sur des prévisions de croissance grotesques (1,7% alors que l'Allemagne espère pour elle 0,8%), qu'elle continue d'avoir recours à l'emprunt à fortes doses et qu'elle fait peu d'efforts pour réduire les privilèges et les gaspillages (Exemple: l'Assemblée vient de voter une niche fiscale pour les propriétaires de chevaux!).

La raison de tout ça se trouve, ai-je entendu, dans le fait que nos gouvernants ne sont "pas des politiques mais des comédiens" qui essaient de charmer leur public.

Baroin, notre ministre des Finances, par exemple, a été jugé plutôt beau gosse avec des airs "d'Alain Delon jeune".

Malheureusement, "il en connaît autant en économie qu'Alain Delon".

J'aimerais bien connaître le nom de celui qui a eu l'idée saugrenue de transformer Mayotte en "département français" sans même me demander mon avis.

Juste par curiosité.

L'objectif fixé par les européens est de porter le FESF à deux mille milliards d'euros (on parlait d'un peu plus de quatre cents il y a à peine quelques jours et c'était considéré comme un maximum!).

Cette somme phénoménale servira à renflouer les économies européennes défaillantes. Et ce grâce au triple A que possèdent encore l'Allemagne, la France et quelques pays d'Europe du Nord (quoique la note française, sous surveillance, risque d'être dégrade dans quelques mois).

Des pays déjà endettés (et pour certains très lourdement) vont donc devoir emprunter pour abonder ce fonds de secours.

Au risque de faire monter le niveau de leur endettement et donc de voir leur note dégradée.

Ce qui fera grimper les taux d'intérêt que leur imposeront les prêteurs.

Est-ce un cercle ou une spirale?

En tous cas, c'est vicieux.

Dimanche dernier, le pape a annoncé la tenue d'une "année de la foi" à compter du 11 octobre 2012.

"La foi implique un témoignage et un engagement publics", écrit le pape.

"Le chrétien ne peut jamais penser que croire est un fait privé."

Et toc pour la laïcité! Prenez ça dans les gencives!

A bas la calotte!

Et votez Pangloss!

Voilà une bonne chose de faite: on connaît le nom du candidat du PS.

On connaît aussi celle du FN.

On ignore encore si Sarko va y aller ou s'il va laisser la place à Juppé.

On en connaît d'autres: Bayrou, Lepage, Mélenchon etc.

Mais ceux-là n'ont que très peu de chances de figurer au second tour.

Ce doit être pénible à la longue de faire une campagne où la seule question qui intéressera les journalistes et qu'ils poseront ad nauseam sera: "Pour qui allez-vous vous désister?"