Le Huron, Pangloss et compagnie

Il n'y a pas que les courants d'air, les microbes, les virus et les petits accidents de la vie quotidienne qui vous guettent.

Il y a aussi l'équité.

Pas la vraie, celle du dictionnaire et du bon sens populaire, non! Je parle de l'équité technocratique et électoraliste qui ne voudrait pas priver Sarko des voix des quelques rares fonctionnaires qui ne votent pas encore à gauche.

Je vous explique: pour faire faire des économies à la sécu, le gouvernement a décidé qu'un quatrième jour de carence va être appliqué aux salariés du privé.

Ce qui veut dire que la sécu ne leur versera pas un radis pour les quatre premiers jours d'arrêt-maladie.

Précédemment, la plupart des grandes entreprises compensaient (en partie seulement) les trois jours de carence. Compenseront-elles le quatrième en voyant leur budget "charges sociales" augmenté d'autant?

Les salariés devront-ils au contraire s'asseoir dessus et accepter que la maladie leur coûte de plus en plus cher?

Quant aux salariés de petites entreprises, pour eux, pas de problème: ils sont déjà habitués à être malades "gratis". Un jour de plus en moins ou un jour de moins en plus, on ne va pas en faire un fromage.

Mais attendez, le plus beau, c'est que "Par souci d'équité" sera aussi institué "un jour de carence dans les trois fonctions publiques".

Quatre jours dans le privé, un jour dans la fonction publique!

Ça, c'est de l'équité! 

Cette mesure "courageuse" et "équitable" va permettre de faire économiser deux cent millions à la sécu.

On ne sait pas combien on aurait économisé si on avait porté le délai à trois jours pour tout le monde. On ne veut pas le savoir.

Et bonjour chez vous!

Les Verts demandent à Hollande en échange de leur soutien de mettre à son programme l'arrêt de la construction de l'EPR de Flamanville.

Hollande refuse vigoureusement: il doit tenir compte du lobby nucléaire et de la gauche "qui croit au progrès". Il reste donc sur sa position: la poursuite de la construction de ce réacteur, "à condition que la sécurité soit respectée et que les coûts soient maîtrisés".

Or, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a relevé ces derniers mois diverses malfaçons dans le gros oeuvre du futur réacteur EPR de Flamanville, de nature, pour certaines, à "porter préjudice à la qualité finale des structures".

Et on sait déjà que le budget prévu (trois milliards trois cent millions d'euros) atteindra (ou dépassera) six milliards d'euros.

Vous n'avez pas l'impression qu'on vous mène en bateau?

Et que ce n'est pas l'EPR qui est l'objet des négociations mais plutôt les sièges que les solfériniens abandonneront aux écolos au moment des législatives?

Si on s'entend, Hollande aura subitement de sérieux doutes sur la sécurité et s'apercevra enfin que les coûts ne sont pas maîtrisés.

S'il n'y a pas d'accord, chacun restera sur ses positions et se drapera dans son idéal.

Vous voyez, c'est simple la politique.

Le "Canard" s'est cru obligé de faire un article sur l'incendie des locaux de Charlie-Hebdo ("qui fait le jeu du FN", me permets-je de rajouter pour me faire bien voir de la bobosphère).

Il se glorifie d'avoir toujours "accompagné l'anticléricalisme le plus résolu". Il condamne les incendiaires.

Heureusement! me permets-je une nouvelle fois de rajouter.

Mais pourquoi donc se croit-il obligé d'intituler son papier "A bas la calotte! A bas le turban".

Que vient donc faire la calotte dans cette affaire?

Quand des cathos intégristes manifestent contre un spectacle qui leur déplaît, le Canard titre-t-il "A bas le turban?".

La suite de l'article ménage la chèvre et le chou en équilibrant liberté et ... limites de la liberté.

Sauf qu'en l'espèce c'est le chou qui a été mangé.

Et par la chèvre.

PS: Il y a lulure que je ne lis plus Charlie-Hebdo.

Ce n'est pas nouveau et périodiquement la presse s'en gausse.

On en reparle aujourd'hui. Je l'ai entendu à "C dans l'air" et je l'ai lu dans cet article dont je vous extrais l'essentiel:

Depuis la Libération, le Sénat s'est constitué une confortable cagnotte en ne reversant pas au Trésor public l’argent non dépensé de la dotation gouvernementale qu'il reçoit tous les ans.

Et depuis toujours, les sénateurs (contrairement aux députés qui ont rendu l'argent il y a quelques années) ont toujours refusé que la Cour des Comptes fourre son nez dans leurs petites affaires.

Mais aussi depuis toujours, les différents gouvernements ont imperturbablement versé cette dotation alors qu'il suffisait pour récupérer le pognon d'arrêter de la verser, cette dotation, jusqu'à ce que la cassette sénatoriale se vide de son trop perçu.

Eh bien non! C'eût été trop simple.

Une nouvelle preuve que Fillon ne cherche pas aux bons endroits les milliards qui lui manquent

Mais il faut bien les comprendre, les sénateurs: si beaucoup de sénateurs deviennent ministres, beaucoup de ministres en revanche deviennent sénateurs.

Alors, on ferme les yeux, c'est humain.

Le Luxembourg, l'autre pays du fromage.
Un fromage qui, aux dernières nouvelles, dépasse très largement le milliard d'euros.

Mais on apprend aussi que les sénateurs ne sont pas les seuls à se goinfrer. Sans doute pour s'assurer sa fidélité, ils font profiter leur personnel de certains des avantages dont ils disposent.

C'est ainsi que le salaire minimum d'un chauffeur en début de carrière est de 6000 €.

 Tout en bas de l'échelle, les gardiens du jardin du Luxembourg, les agents de nettoyage et les lingères doivent se contenter de 3.000 €.

Il faut dire qu'il y a du beau linge au Sénat!

Sur I-télé, on nous annonce triomphalement que le Japon a pris 10% des emprunts que vient d'émettre le FESF. Bonne nouvelle!

C'est mieux que si c'était pire mais c'est moins bien que d'habitude. Sur BFM-Business on nous précise que le pays du soleil levant et des centrales nucléaires qui pètent nous avait habitués à souscrire à 20% des emprunts européens.

Et pour enfoncer le clou, on nous dit que le FESF a eu "le plus grand mal" à lever trois petits milliards dont l'Irlande (tiens! on l'avait oubliée, celle-là) avait le plus urgent besoin.

Pendant ce temps et en attendant la démission de Berlusconi, l'Italie n'a trouvé à se financer pour des emprunts à dix ans qu'au taux "insoutenable" de 6,73%.

Un petit coup de méfiance? Pourtant, le G20 avait réglé le problème la semaine dernière.

Oui mais, c'était la semaine dernière. C'est bien loin tout ça.

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Heureusement, les Français ont prévu de ne pas réduire leur budget "cadeaux de Noël". Ils ont même prévu de battre  leur record cette année. C'est un sondage qui nous l'apprend.

Une bonne raison: malgré ce qu'en disent les grincheux, la majorité d'entre eux constatent que leur pouvoir d'achat a légèrement augmenté en 2011.

Et une raison encore meilleure: les mêmes Français craignent que 2011 soit la dernière année où ils pourront célébrer Noël par l'habituelle frénésie d'achats. Claquons le pognon avant qu'on nous le prenne semble être la motivation de ces consommateurs lucides.

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Sur la ligne B du RER francilien, les conducteurs ont fait jouer leur droit de retrait en raison d'un "problème d'amiante sur les rames". D'où perturbations et difficultés pour ceux qui doivent emprunter ces mêmes rames pour aller bosser.

Ils n'ont donc pas pensé à faire, eux aussi, jouer leur droit de retrait?

Ne roulent-ils pas dans les mêmes trains que les conducteurs?

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Ce matin, j'ai entendu un spécialiste des additions. Il a fait la somme de ce que doit emprunter l'Europe pour faire face à ses engagements. Le total dépasse les capacités du FESF malgré les acrobaties d'effet de levier et autres véhicules.

Damned!

Mais c'est un économiste.

On est rassuré: pourquoi celui-ci serait le seul à ne pas se tromper dans ses chiffres?

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"Il n'y aura pas de plan de sauvetage pour l'Italie", a confié aux journalistes présents à son arrivée à Bruxelles, la ministre des Finances autrichienne. 

Une bonne nouvelle?

Voire.

Compte tenu de la dette colossale de l'Italie et de la taille de la sixième économie du monde, les ressources de l'Europe n'y suffiraient pas, a-t-elle ajouté.

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Je n'ai de dette envers personne et je gère mon budget de manière à ne pas dépenser plus que ce que me versent les organismes de retraite. Je n'ai rien à négocier avec les banques et les taux d'intérêt qu'ils me consentiraient si je cédais à leurs sollicitations m'indiffèrent.

Je n'accuse pas plus "les marchés" auxquels je ne demande rien que les "agences de notation" dont aucune n'a jugé utile de me communiquer la note qu'elle me décerne.

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Fillon nous a détaillé les mesures de rigueur qu'il entend applique en 2012.

Le pauvre! On vient de s'apercevoir qu'il va falloir d'urgence (d'ici la fin de l'année) trouver encore quelques milliards pour tenir les objectifs modestes de 2011.

On pense à une ponction supplémentaire sur les grandes entreprises.

Quand ça va pas, ça va pas.

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Pour vous remonter le moral, je vous conseille d'aller consulter "le blog de Fukushima". Vous y trouverez des vidéos amusantes (non, je rigole!).

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Et bonjour chez vous!