Le Huron, Pangloss et compagnie

Après le pitoyable spectacle offert par les commentateurs des récentes élections, qu'ils soient journalistes ou politiciens, je ressens un impérieux besoin de changer d'air.

Et ça tombe bien, j'avais prévu de m'absenter jusqu'au 10 avril.

En attendant, bloguez. J'aurai peut-être la possibilité de vous lire.

Aujourd'hui, c'est la journée internationale du bonheur. Un jour par an, ça semble un minimum. Il semble qu'en très haut lieu (il faut être très haut placé pour décider au niveau international) on se soit résigné à ce que les Terriens soient malheureux trois cent soixante quatre jours par an. D'où cette journée à marquer d'une pierre blanche.

Ceux qui règlent la marche du monde nous engagent à être heureux pour une fois. Mais ils ne vont pas jusqu'à nous donner les moyens de l'être.

Même pas à ceux qui ne demandent pas grand chose pour être heureux. Moi par exemple, je me dis souvent que le bonheur, c'est quand on me fout la paix. Eh bien, même pour ça j'ai du mal.

Une question me vient à l'esprit: ceux qui ne seront pas heureux aujourd'hui seront-ils sanctionnés?

Quand je pense qu'il y a un type à l'ONU ou à l'Unesco ou dans une autre organisation internationale dont le seul boulot est de cocher sur un calendrier les réservations pour les journées internationales de ceci et de cela!

"Allo? Le service des Journées internationales? Je voudrais réserver un jour.

- Oui, c'est pour quoi?

- Une journée internationale de la sieste.

- Le directeur est en réunion, le directeur adjoint intervient dans un colloque aux Maldives et son assistant est en formation mais je note votre demande et je la transmettrait pour qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour de la prochaine réunion. Je ne vous promets rien car pour l'instant, toutes les journées sont déjà affectées.

- Si on ne peut pas avoir de journée complète, j'accepterais une plage horaire. De quatorze à quinze heures, si possible.

- Vous avez rempli l'imprimé? Vous pouvez le trouver sur internet ...etc ... etc ... etc ..."

Sartan nous a bien fait rire avec son concours destiné à proposer une directive européenne du même tonneau que celle qui interdit aux employeurs de faire monter les jeunes de 16 à 18 ans sur des escabeaux.

Si les jeunes ne peuvent pas monter, doit-on comprendre qu'on fera grimper les vieux?

Avec le recul, on rigole moins. Car cette directive a été élaborée par des gens grassement payés avec nos sous et promulguée par des gens encore plus grassement payés.

Pas si grassement que ça? Ça se discute. Si c'est pour pondre des textes de cet acabit, trop grassement pour l'utilité du boulot qu'ils fournissent.

Dans peu de temps, on va voter pour les élections au parlement européen. A ce moment on pourra se souvenir qu'en mettant un bulletin dans l'urne, on soutient cette Europe imbécile et ce système bureaucratique devenu fou.

Vous m'objecterez que les Français se foutent des élections européennes qui ne seront pour eux qu'une énième occasion de manifester leur mécontentement. Radicalement si possible.

Mais il y a encore des gens qui prennent cette Europe-là au sérieux. Au lieu de jeter la directive-escabeau à la poubelle ou de la renvoyer au Ministère du Travail qui l'a transmise aux intéressés (il y a des gens payés pour ça chez Sapin!) barrée d'un gros ZUT! (s'ils sont polis) ou d'un autre mot (s'ils sont polis mais énervés) se déclarent "inquiets" et demandent respectueusement à leurs élus d'intervenir en leur faveur.

Bien respectueux envers leurs maîtres.

"Un enfant sur trois violé en Jordanie, huit sur dix frappés. Selon des statistiques officielles reposant sur des plaintes publiées en 2013, un tiers des trois millions d'enfants scolarisés a subi des abus sexuels et environ 80% d'entre eux ont été victimes de violences physiques." (source)

Encore un coup des prêtres pédophiles?

On trouve tous les jours des occasions de ricaner.

Après le PDG d'Exxon qui vient de découvrir les inconvénients du gaz de schiste (voir l'article précédent), voici les parlementaires français, adversaires dans leur majorité du cumul des mandats (ce sont eux qui le disent et on peut les croire ou au moins essayer) qui ferment leur boutique jusqu'aux élections municipales.

Et pourquoi?

Pour aller faire campagne et tenter de se faire élire dans leur "fief" (c'est le moment de chanter "les aristocrates à la lanterne!").

C'est pas beau, ça?

Pendant cinq semaines, ils vont abandonner leur boulot si prenant (?) pour faire les marchés, serrer des pinces et tenir des réunions publiques afin de se réserver un point de chute ou pour faire élire celui qui leur chauffera la place et démissionnera gentiment au cas où les électeurs ne les renverraient pas à l'Assemblée.

Et ce non-cumul des mandats qu'on nous avait promis?

Il ne rentrera en application qu'en 2017 année des prochaines législatives.

Encore de beaux jours pour les députés-maires!

Et dire qu'hier les députés socialistes dénonçaient l'absence des députés de droite lors des questions au gouvernement!

PS: Si vous avez encore envie de rigoler: http://www.legorafi.fr/2014/02/26/la-chine-se-dit-prete-a-expliquer-pourquoi-il-est-inutile-de-resister/