Quelques députés UMP (une quarantaine quand même!) se sont regroupés dans un collectif qui s'est donné le nom de "Droite populaire".
Ce sont, je le répète, des députés régulièrement élus.
On a le droit ne pas être proche de l'UMP ni des positions qu'expriment ces députés qui se situent à la droite de l'UMP pour faire barrage au FN, disent certains; pour y acclimater ses idées, disent les autres.
Mais on peut aussi les partager, ces idées. Il y en a qui appellent ça la "démocratie parlementaire".
Certains semblent cependant préférer la "démocratie populaire".
Sans doute plus conforme avec certaines nostalgies de gauche.
Harlem Désir est-il de ceux-là? Celui que Martine a bombardé premier secrétaire du PS par intérim, vient de demander à Jean-François Copé, son homologue à l'UMP (mais pas par interim, lui! gniark!) de dissoudre ce collectif.
A-t-il voulu faire son intéressant? A-t-il par inattention oublié de tourner sa langue sept fois dans sa bouche? A-t-il jeté le masque ou ce masque est-il tombé parce qu'il se fatiguait de le porter?
Toujours est-il que par quelque bout que l'on prenne la chose c'est une superbe connerie.
Je m'explique: ces députés siègent au Palais-Bourbon et sont inscrits à l'UMP. Il n'appartient donc pas au PS ni à son intérimaire de demander la dissolution d'un collectif de députés qui ont le droit et même le devoir (ils sont là pour ça) d'exprimer leurs opinions.
C'est donc une grosse bêtise qui risque de coûter cher au Parti Solférinien. Car certains parmi les sympathisants de gauche ou du centre y réfléchiront peut-être à deux fois avant de mettre dans l'urne un bulletin "la rose au poing" en se disant qu'un Fouquier-Désir ou un Harlem-Savonarole risque, en fonction d'une interprétation toute personnelle de la démocratie, de vouloir les dissoudre lorsque le PS arrivera au pouvoir
C'est enfin une bêtise que, s'il n'est pas trop bête lui-même, devrait utiliser Jean-François Copé.
Pauvre Martine! Quand on recrute des intérimaires, on n'est jamais sûr de tomber sur des personnes à qui on peut laisser les clés de la boutique.