Certains nous bassinent avec cette sacrée "différence" enrichissante. Curieusement, ce sont les mêmes qui appellent de leurs voeux ce "métissage" qui gommera ces différences qui nous font tant de mal.
Petite contradiction du politiquement correct.
Quoi qu'il en soit, en ces temps de crise, nous ne serions pas contre un supplément d'enrichissement. Or nous constatons que nous manquons de "différences enrichissantes". Certes, en cherchant bien nous pourrions faire une liste assez longue de toutes les "différences" que nous hébergeons. Avec leurs coutumes, leurs langues, leurs religions et souvent leurs costumes. Mais, par rapport à nos besoins, ce ne sont que de la petite monnaie. Et nous sommes pauvres. Nos porteurs de "différences" sont, quoique nombreux, trop homogènes.
Or la différence est une qualité et non une quantité.
Un exemple parmi d'autres qui vient de m'être suggéré par la récente visite électorale qu'a faite François Hollande à la communauté asiatique installée dans le treizième arrondissement de Paris: il y a, a-t-il dit, un million d'asiatiques en France qui nous enrichissent de leur différence. Serions-nous plus riches s'ils étaient dix millions? Et encore plus riches s'ils étaient vingt ou cent millions? Non, bien sûr.
C'est pourquoi, je propose de différencier nos différences.
D'inviter à s'installer chez nous des Iroquois, des Kalmouks, des Boschimans, des aborigènes d'Australie, des Mongols, des Aïnos et même des Anglais pourvu qu'ils acceptent de conserver précieusement ce qui constitue cette différence qui nous est si chère.
On pourrait même faire une rotation pour certains peuples dont la différence s'accommoderait mal de nos climats changeants.
En hiver, on accueillerait des Inuit qui supporteraient facilement leur costume national quand le thermomètre descend au dessous de zéro.
Et en été, on souhaiterait la bienvenue à des Papous uniquement vêtus de leur étui pénien.