On en apprend de belles sur la cuisine politique! Vous savez que les partis sont financés en partie (en trop grande partie, diront certains) par l'état. C'est à dire par vous et moi.
Il faut dire qu'ils ont des frais. Et qu'on comprend qu'il faut bien payer les campagnes qu'ils mènent.
Quand on regarde attentivement les meetings des grands partis, leurs banderoles, leurs flon-flons et le ballet des voitures avec chauffeur, on se dit qu'ils ont des goûts de luxe et qu'en cette période de rigueur budgétaire, ils poussent un peu.
Mais bon, c'est leur pognon, ils en font ce qu'ils veulent.
On a été bien bête de le leur donner, pensez-vous Mais souvenez-vous que c'était pour qu'ils ne soient plus tenter de le voler.
Tout ce qu'on peut espérer, c'est que ceux qui arriveront au pouvoir seront un peu plus économes des deniers publics que de l'argent que l'état leur alloue pour financer leur cirque et soutenir leurs candidats.
Mais cet argent ils n'en ont jamais assez.
On sait déjà que les frais de campagne sont remboursés sous certaines conditions.
Ce remboursement retombe dans la caisse des partis ou de leurs candidats lorsque ceux-ci ont financé une partie de leur propagande sur leur fonds propres.
Alors ils ont trouvé un truc: les grosses formations politiques ont pris l'habitude, en période électorale, de facturer des prestations (notamment intellectuelles) à leurs propres candidats
C'est "intellectuelles" qui vous fait tiquer? Je vous rassure: moi aussi. Il y a des gens à qui on ne songerait pas à l'associer. "Intellectuel" est un mot bien galvaudé, moi j'trouve. Mais passons.
Donc un parti "conseille" son candidat et lui envoie la facture.
Le candidat paie le parti et -c'est là le plus beau- il inscrit le montant de la facture sur son compte de campagne et va présenter la note à l'Etat.
Passez muscade!
L'Etat paie deux fois: il finance le parti et rembourse le candidat.
C'est la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) qui a levé le lièvre.
Elle estime que "La réalisation de prestations intellectuelles pour les candidats relève de l'activité naturelle d'un parti politique" et ne devraient pas faire l'objet "d'un remboursement" aux candidats, sachant que "les partis politiques (sont) déjà bénéficiaires d'une aide publique".
"Pour les partis qui confient leur communication à [une agence de publicité], personne ne va jamais vérifier si le prix facturé par ces sociétés est justifié, ou s'il est surévalué! Pourtant, ces dépenses-là se retrouvent aussi dans les comptes des candidats, et sont remboursables par l'État."
Les champions de cette jolie pirouette se trouvent chez EELV (des gens si honnêtes! à qui se fier? je vous le demande) qui ont facturé à leurs candidats 2 820 0017 euros en 2010, au PS (là, on comprend mieux: avec les casseroles qu'ils se trainent, on n'est pas surpris) qui n'a empoché "que" 1 010 359 euros, l'UMP arrivant loin derrière (un oubli?) avec 347 555 euros. Il faut dire la bande à Sarko avait fait très fort l'année précédente avec 2 844 536 euros.
(Source Médiapart. Information transmise par Nettoue).