Ce matin, sur la radio d'Etat (celle qui veut nous mettre quelque chose entre les oreilles pour permettre à certains ne nous mettre autre chose ailleurs), j'ai entendu que nous avions franchi le seuil "symbolique" des trois millions de chômeurs.
Merci pour le symbole! Si le seuil est symbolique, le chômage est, lui, bien réel.
Et encore on ne compte pas dans ces trois millions, ceux qui ont un peu travaillé, ceux qui ont un petit -trop petit- boulot, ceux qui ont un CDD de quelques jours, ceux que l'on dit "précaires", les travailleurs pauvres (pauvres travailleurs!), les "bénéficiaires" de futurs plans sociaux, ni -bien sûr- ceux qu'on a radiés des statistiques parce qu'ils sont trop vieux, beaucoup trop chômeurs et depuis bien trop longtemps.
Et on ne pense pas que dans ces trois millions, beaucoup doivent subvenir aux besoins d'une famille, aider leurs enfants déjà grands et quelquefois leurs petits-enfants encore petits.
Si on fait le total, on s'aperçoit que la probabilité de blesser quelqu'un touché d'une manière ou d'une autre par le chômage si on jette une brique sur les gens qui sortent du métro, est très loin d'être négligeable.
Mais la dame qui causait dans le poste a jugé bon (elle est payée pour ça) de "nuancer". En effet, a-t-elle dit, si certaines professions ou certaines catégories sont plus touchées que d'autres, a contrario certaines autres s'en tirent mieux.
Ce qui va sans doute consoler les chômeurs qu'ils appartiennent aux secondes ou aux premières!.
On le voit, pour le discours officiel, tout est dans la "nuance" et le relativisme.
Par exemple, si certains ont envie de se plaindre de la modicité de la retraite de la sécu, ils peuvent se consoler en pensant à ceux qui ont du se taper la retraite de Russie.