La Grèce n'est pas aussi sauvée qu'on le croyait. Et l'euro non plus.
Pendant que les Grecs passent leur temps à faire de nouveaux trous à leur ceinture avant d'aller manifester, les principaux créanciers de la Grèce se sont réunis hier pour déterminer quelle nouvelle bouée on va bien pouvoir leur lancer.
Et ils n'ont encore rien trouvé malgré les menaces du premier ministre grec qui rappelle que ce qui est en cause, ce n'est pas seulement "l'avenir de [son] pays mais la stabilité de toute la zone euro" si les bailleurs de fonds ne lui signent pas un chèque dans les plus brefs délais.
On avait déjà effacé une bonne partie de l'ardoise grecque ("on", ce sont les "créanciers privés", en fait principalement les banques qui avaient acheté leur papier), on leur avait "débloqué" du pognon comme si on voulait remplir leur tonneau des Danaïdes (une des plus belles inventions de la Grèce, ce tonneau!), on leur avait mis au point des plans du tonnerre de Zeus avec de nouveaux crédits, de nouveaux taux d'intérêts et de nouveaux délais.
Mais il semble que ça ne suffise pas. Il faut encore cracher au bassinet et notamment à cause du "trou de financement de 32 milliards d'euros résultant des dérapages des deux premiers plans d'aide", nous dit LeMonde.fr.
Saperlipopette! Qu'ouïs-je? Les premiers plans auraient dérapé?
De si jolis plans concoctés par des gens très sérieux, des économistes de renom, des financiers de haute volée et même des ministres des finances, de si jolis plans, disais-je, ne tenaient pas la route!
A qui se fier, mon Dieu!
Pour l'instant, on cherche donc autre chose.
Parmi les solutions envisagées, il y a les classiques: effacement d'une nouvelle partie de la dette, nouveaux crédits, nouveaux délais et nouveaux taux mais ça, il paraît que cela choquerait l'opinion des autres pays qui ont aussi leurs problèmes, et il y a les rigolotes et notamment celle qui consisterait à faire racheter la dette grecque ... par la Grèce elle-même mais "à prix cassé".
Une façon d'effacer la dette sans le dire. Racheter des bons du trésor au prix du kilo de papier avec l'argent qu'on réclame à ses créanciers, c'est très fort.
Mais surtout, si ça ne marche pas une nouvelle fois, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir encore trouver pour sauver la Grèce et l'euro?