Ce matin, sur France-Culture, Marc Trevidic, juge "anti-terroriste", intervenait à l'occasion de la sortie de son dernier livre (Les Sept Piliers de la déraison). Certaines des questions qu'il se posait et qu'on lui posait mettaient en lumière les problèmes juridiques et moraux qu'il devait résoudre dans l'exercice de sa mission.
Par exemple, peut-on considérer qu'un Français qui a passé quelques semaines au Waziristan dans un camp d'entraînement djihadiste mais qui, revenu en France, n'a commis aucun acte répréhensible peut être poursuivi? Une loi récente le permettrait puisque cet entraînement suivi volontairement auprès de gens qui combattent la France les armes à la main en Afghanistan et qui proclament leur volonté de se livrer à des attaques terroristes sur notre sol est une preuve évidente de l'intention de commettre des actes criminels.
Certains objectent, dit Marc Trevidic, que quelqu'un qui va apprendre l'art de la guerre a l'intention de mettre ses connaissances en pratique de même qu'il y a de grandes chances pour qu'une personne qui fait un stage de boulangerie ait l'intention de faire du pain. Mais est-ce conforme avec le principe selon lequel l'intention de commettre un crime n'est pas punissable?
Démocratie et libertés publiques sont-elles des notions à prendre en compte dans le cadre d'une guerre?
Car nous sommes en guerre. Une guerre que nous avons pas déclarée mais qu'on nous a déclarée. Non pas une guerre contre le "terrorisme" comme le dit Hollande, approuvé et félicité pour cela par les autorités musulmanes (!), mais une guerre contre l'islamisme, mot qu'il s'est soigneusement abstenu de prononcer pour ne pas fâcher les musulmans.
Certes la guerre, jusqu'à présent était faite par des états et tant qu'aucun état n'est impliqué, nous ne sommes pas en guerre, disent les puristes. Il n'y a que des "opérations".
Mais, quoi qu'on dise, l'islamisme mène une guerre contre l'Occident.
Le problème n'est donc pas la définition du rôle d'un juge anti-terroriste et les questions morales qu'il peut se poser quand la police lui amène un islamiste soupçonné d'avoir participé à un attentat ou d'avoir l'intention d'en commettre un.
Un ennemi capturé devient un prisonnier de guerre. Il ne se retrouve pas devant un juge. Et il n'encourt pas de condamnation.
Face à l'ennemi, ce ne sont pas les lois civiles qui s'appliquent mais les lois de la guerre et -pour les pays civilisés- la convention de Genève.
La vraie question est: "Qu'a-t-on à faire d'un juge pour combattre un ennemi?".