Vous avez vu et entendu ce qui s'est passé hier soir à Paris au Trocadero, dans les rues environnantes et sur les Champ-Elysées. Ceux qui ont fait du football ce qu'il est devenu pour gagner du pognon en exploitant la bêtise des supporters, ceux qui ont laissé faire par démagogie selon le principe selon lequel tout ce qui abrutit le citoyen rend l'électeur plus crédule et plus malléable, ceux qui en ont parlé comme s'ils rendaient compte des combats de sanglantes épopées, ont bien réussi leur coup.
C'est un succès. Oui, un succès. Faire descendre dans la rue des milliers de neu-neus personnellement fiers en leur qualité de Parisiens ("ON a gagné!") des prouesses d'un scandinave balkanique rémunéré par un émir arabe, c'est un succès dans le bourrage de crâne. Bien sûr, il faudra que ces gens fassent semblant de regretter, de protester et même de condamner les "débordements". Mais en réalité, ils sont contents car ils savent bien qu'on les envie. Quel dirigeant d'une fédération sportive autre que la FFF n'aimerait pas avoir une telle influence, provoquer des émeutes, faire polémiquer des politiciens, rassembler des foules, mobiliser de tels services d'ordre?
Un petit florilège des déclarations de nos zélites:
"Des milliers de casseurs" (Bernard Boucault, préfet de police) qui, le naïf!, ajoute: "... personne ne m'a dit "les risques sont trop grands". Pauv' 'tit bonhomme! On lui cache tout, on lui dit rien. Mais dans quel pays vit-il, ce préfet de Police qui, plus que quiconque, devrait savoir à quoi s'attendre?
Certainement pas la même province du Bisounoursland que le maire de Paris qui lui, n'a pas vu des "milliers" mais "une poignée de perturbateurs" et qui constate (où ça?), que "les débordements ont été contenus, la fête n'a pas été gâchée" .
De son côté la ministre des sports (car nous avons une ministre des sports!), Valérie Fourneyron qui doit s'informer sur Télé-Bisounours a déclaré: "Je tiens à saluer le travail du préfet de police et des forces de l'ordre qui, en concertation avec la Ligue de football professionnel et le club, ont rapidement ramené l'ordre à Paris et maîtrisé les débordements".
Quant à Valls qui, bien sûr, "condamne", il parle de "bousculades et de mouvements de foule". Seulement. Pas de vandalisme ni de pillage. Il n'a donc pas la télé, Valls?
Et pour finir, Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l'Assemblée: "Je crois que c’était une fête, une fête qui a mal tourné, mais avant tout une fête.". Avant tout.
A part Libé, qui n'a vu que des supporters "ultras" parmi les casseurs, d'autres journalistes on vu aussi des "bandes venues de la périphérie de Paris" (Qu'en termes galants ...!) et certains ont filmé et même montré des drapeaux algériens et marocains. Sur Canal plus, on a même regretté que ce genre d'images fasse la pub du FN.
Certes, on peut s'interroger sur la compétence des responsables du maintien de l'ordre, du ministre au préfet et sur les méthodes et l'efficacité des forces de police qui n'ont appréhendé que vingt-et-une personnes N'ont-elles pas pu faire mieux? Leur a-t-on ordonné de ne pas faire plus?.
On peut aussi se demander si ceux qui viennent se mêler à la foule dans ce genre de manifestation pour affronter les forces de l'ordre ne sont pas là pour s'entraîner à la guerilla urbaine, pour tester des tactiques, pour préparer de futurs affrontements.