Le Huron, Pangloss et compagnie

C'est sur LeMonde.fr.

On y expose les résultats d'un sondage effectué aux USA auprès de traders et autres financiers. Si le sujet vous intéresse, c'est LÀ.

Le journaliste note des différences selon que les réponses ont été fournies par des jeunes ou des vieux, des hommes ou des femmes.

Cela donne: "Ces différences liées au genre et à la séniorité se retrouvent dans plusieurs questions, notent les auteurs.

Extrait du dernier sketch de Bruno Le Roux, président du groupe PS àl'Assemblée nationale:

" ... le 14 juillet du président de la République a été un puissant stimulant pour en finir avec le dénigrement et la sinistrose". "C'est la France qui se bat, qui se réforme et qui est en train de réussir. Grâce aux impulsions données depuis un an en matière de compétitivité, d'emplois, de rénovation, la reprise s'amorce et le pays commence à reprendre pied."

(source LeMonde.fr)

Franciliens, Franciliennes, vous qui croyez que la vie est difficile, qui répétez que les temps sont durs, qui trouvez même que parfois vos contemporains sont trop nombreux et qui, comme Zazie, vous posez cette question existentielle: "Doukipudonktan?", vous ignorez que la cause de votre mal-être ne réside pas dans la modicité de votre pouvoir d'achat, dans les difficultés de logement, dans le chômage qui explose, dans les difficultés de circulation ou dans la pollution qui tapisse vos poumons de micro-particules mais dans ... l'absence d'un nouveau logo pour l'Île-de-France.

Il fallait la perspicacité de Jean-Paul Huchon et sa connaissance approfondie des besoins de ses administrés pour découvrir cette carence en logo, carence dont le vulgum pecus ignorait jusqu'à l'existence et prendre les mesure pour la combler.

Le Canard enchaîné nous apprend que le président de votre belle région (que je me félicite tous les jours de vous avoir abandonnée) a décidé de placer la cerise d'un logo sur le gateau de votre bonheur quotidien en consacrant une petite partie de vos impôts à la création d'une "marque territoriale commune".

Alors, heureux?

Les détails de ce "chantier structurant" fait de "rencontres du rayonnement régional", d'"enquêtes-flash" et de "partage des enseignements successifs", de "charte graphique" etc. ont quand même déjà coûté 400 000 euros. Une paille en ces temps de vaches grasses. Il était prévu d'ajouter à cette somme " deux à quatre millions" d'euros de frais de communication pour, comme dit le Canard, "populariser cette nouvelle marque". Le tout sans parler du coût de fabrication des papiers à en-tête, panneaux, cartes de visites et autres déclinaisons de l'indispensable petit chef-d'oeuvre

Las! Le projet semble abandonné "par crainte des polémiques". Venant de radins et de pisse-froid, sans aucun doute.

Le "Canard nous en fait rire ou ricaner selon notre humeur du moment.

Sans aller jusqu'à imaginer que ces sommes pétardesques sont tombées dans la poche de proches de Jean-Paul Huchon, on peut quand même se poser quelques questions sur la gestion de l'argent des contribuables (surtout quand on apprend que la Cour des comptes a récemment épinglé les dépenses de communication des collectivités locales en jugeant qu'un milliard et demi d'euros pour les seuls frais de publicité et de relations publiques, toujours d'après le Canard enchaîné, ça fait un peu beaucoup).

Et parmi ces questions, celle-ci: que peut-il y avoir dans la tête de ces politiciens hors-sol pour qu'ils en arrivent à croire que la communication peut remplacer l'action?

N'allez pas croire que la catastrophe nucléaire de Fukushima est terminée, non. Elle continue de plus belle et pulvérise les records de pollution qu'elle a elle-même établis.

Sans que cela fasse les gros titres d'une presse à moitié en vacances, on apprend quand même qu'autour de la centrale, on a fait, comme dit LeMonde.fr, "une énième mauvaise découverte": une "hausse phénoménale du taux de césium radioactif" dans les eaux souterraines à proximité de la centrale. En trois jours le taux déjà inquiétant a été multiplié par presque cent.

Quant au strontium, son taux reste stable. Il n'y a cependant pas de quoi se réjouir: il est mille fois plus élevé que le plafond admis (!!!) pour l'eau de mer.

Tepco avait attribué ces taux déjà inquiétants de strontium et de césium au fait qu'une importante quantité d'eau contaminée avait été déversée à cet endroit au moment de la catastrophe. Mais l'entreprise n'a aucune explication pour cette augmentation soudaine des quantités de césium..

Aucune explication! A part ça, ils "maîtrisent le processus".

Et pour couronner le tout, cette déclaration surréaliste de Tepco: "Nous ne sommes pour le moment pas en mesure de dire si l'eau contaminée s'écoule ou non dans la mer".

Mais non, banane, chacun sait bien que l'eau remonte les pentes!

Tout ça n'est pas grave: ça se passe au Japon, la radioactivité s'arrête aux frontières et les centrales françaises ne présentent aucun risque.

PS: Et nous venons d'apprendre que les centrales japonaises qui avaient été arrêtées vont repartir. Encore combien de Fukushima pour qu'on arrête les conneries?

Il y a des jours où les nouvelles s'accumulent ("s'accumoncellent", disait un de mes voisins) et où on se dit que tout ça participe d'une comédie dont nous ne sommes que les spectateurs résignés. Car ce sont des nouvelles qui ne changent rien à notre vie quotidienne et qui ne concernent réellement que ceux qui les rapportent:

- un roi des Belges qui abdique "pour la première fois dans l'histoire du pays", nous dit-on (ce qui est faux: avant lui, Léopold III avait abdiqué en faveur de Baudouin, lequel avait menacé à son tour d'abdiquer en invoquant une clause de conscience pour ne pas avoir à promulguer une loi à laquelle il était opposé et avait été mis provisoirement en état "d'impossibilité de régner");

- un président égyptien qu'on "informe" qu'il ne l'est plus;

- un Tapie qui fait son numéro d'enfumeur aux dépens d'un Pujadas bien en peine de défendre son statut de journaliste professionnel bien informé et surtout impartial;

- une ministricule qu'on vire parce qu'elle disait être mécontente de son budget, ce qui laisse supposer que les autres sont contents, que donc tout baigne et que l'avenir est radieux (arrêtez de ricaner!);

- une liste des ministres ayant un compte en Suisse fournie à la Justice sans que le ministre des Finances s'en émeuve: "La liste et les éléments d'information dont j'ai fait état dans les médias depuis quelques semaines ont été transmis hier, dans leur grande majorité, à la justice française", a dit M. Condamin-Gerbier devant la commission parlementaire, refusant d'en dire plus car des "gens sont juges et parties à l'intérieur du Parlement". Et puis que signifie "dans leur grande majorité"? En aurait-il gardé sous le coude? Pour se protéger ou pour protéger certaines personnalités?

- un loi contre le cumul des mandats qu'on demande à des cumulards de voter (comment s'étonner qu'ils soient contre?);

- un "lanceur d'alerte" américain qui dénonce l'espionnage dont ont été victimes les pays européens et qui, coincé à Moscou, cherche une terre d'asile.

- des pays européens qui, bien timidement protestent contre cet espionnage (les espions, c'est fait pour espionner, non? Et que font les nôtres?) mais ne se pressent pas d'accueillir le nouvel apatride et qui, plus fort encore, interdisent à un avion présidentiel bolivien de survoler leur territoire, créant ainsi un incident diplomatique humiliant;

- un intermédiaire spécialisé dans les contrats d'armement qui avoue avoir financé la campagne d'un ancien premier ministre candidat à la présidentielle avec des rétro-commissions;

- Etc. etc.

Et tout ça pour quoi? Les affaires seront étouffées, les lampistes joueront les fusibles (des lampistes haut placés, peut-être, mais des lampistes tout de même).

Et pour nous, pauvres citoyens-contribuables-électeurs, qu'est-ce que ça changera?
Pas grand chose.

Ce qui explique la lassitude du blogueur.