"Pas d'assaut, pas de rançon", nous a-t-on officiellement assuré. Version tellement officielle qu'on en doutait. Surtout quand on sait d'où elle vient. Et la presse confirme ces doutes. Le Monde parle de vingt millions, Le Figaro qui relaie une dépêche de l'AFP, de vingt à vingt cinq millions. Une belle somme surtout quand on pense au coût total de l'opération.
Ne boudons pas le soulagement de voir ces otages libérés et réjouissons-nous avec leurs familles puisqu'on nous y invite. Je n'irai quand même pas jusqu'à ouvrir une bouteille de champagne.
Mais le bilan reste positif pour Pépère et sa bande. Malgré le gros mensonge qu'ils ont été obligés de dire et qui écorne encore un peu plus la crédibilité du discours officiel, il faut reconnaître que cette libération arrive à point nommé pour faire un peu oublier la pantalonnade de l'écotaxe et l'affaire Leonarda.
Voilà qui devrait donner des idées aux conseillers en communication de l'Elysée.
Il reste, dit-on, sept otages encore retenus en Afrique et au Proche-Orient. C'est un capital à gérer avec discernement. A la prochaine bourde du pouvoir, à la prochaine reculade, aux prochains chiffres du chômage, à la prochaine chute dans les sondages, hop! on met cinq millions d'euros dans un sac de voyage et on envoie quelqu'un assurer le versement.
Résultat: annonce de libération par le président en personne, joie des familles, radios et télés pleines d'interviews, accueil à Villacoublay etc.
En attendant le prochain sondage, la prochaine bourde etc etc.
Et la beauté de la chose, c'est que le stock se renouvellera de lui même, une fois la pompe amorcée. Le prix d'un Français étant établi à cinq millions, il y aura certainement beaucoup d'amateurs pour se lancer dans ce juteux bizness.
D'autant plus qu'avec cinq millions bien investis, les preneurs d'otages peuvent développer leur petite entreprise et passer au stade industriel. On en achète des pick-up et des Kalachnikov avec cinq millions d'euros!