Le G20 se réunit aujourd'hui pour parler de la crise et des moyens d'en sortir. Le modèle économique qui a été appliqué jusqu'ici fondé sur le dogme de la croissance ininterrompue, sur l'endettement destiné à la financer et l'espoir que cette croissance permettrait de combler le déficit créé pour la financer vient de toucher ses limites.
On creuse un trou, pour le reboucher on creuse un autre trou et on met la terre du second dans le premier. Mais comme il y a de la perte (les intérêts de la dette et la croissance plus faible que prévu), le second trou doit être plus grand que le premier, le troisième plus grand que le second et ainsi de suite jusqu'au moment où on ne peut plus creuser de trou assez grand. C'est la crise.
Ils sont peu nombreux, même après l'éclatement de ladite crise, ceux qui disent qu'il faut réformer l'économie et lui donner des bases plus saines, ne pas courir après la quantité mais viser l'équilibre et la qualité (ce que leurs adversaires pour faire peur au petit peuple appellent "la croissance zéro").
La majorité reste arc-boutée sur ses certitudes et sur sa foi inébranlable dans des principes qui viennent pourtant de faire la preuve de leur imperfection (une litote parce que je suis gentil).
Et voici les chefs d'état ou de gouvernement du G20 en train de se lancer dans des contorsions et de tenter le grand écart entre deux actions opposées:
- la rigueur budgétaire: réduction des dépenses publiques et augmentation de la pression fiscale;
- la relance de l'économie et la reprise de la croissance par les investissements.
Quand le vélo va trop vite, on risque de manquer le prochain virage mais si l'on n'avance plus on risque la chute.
On va donc essayer (bon courage!) à la fois de continuer à pédaler et de serrer les freins.
Au cours de la réunion du G20, on négociera la vitesse de pédalage et la force du freinage.
Pourquoi ne pas descendre du vélo et continuer à pied?