On sait que le roi-soleil souffrait d'une fistule anale. "Souffrait" est le mot juste. On peut ajouter "atrocement". Il fallait opérer.
Les chirurgiens royaux s'attelèrent à la tâche et -étonnant pour l'époque- l'opération réussit.
Cela se passait en 1686.
Pour remercier le ciel, la supérieure de l'institution de Saint-Cyr écrivit ces quelques vers:
Grand Dieu sauve le roi!
Longs jours à notre roi!
Vive le roi!
A lui victoire
Bonheur et gloire
Qu'il ait un règne heureux!
Et l'appui des cieux!
Et elle demanda à Lully de mettre ce petit "chef-d'œvre" en musique afin de le faire chanter aux demoiselles de Saint-Cyr lors des visites que Louis XIV rendait à ses pensionnaires.
En 1714, soit vingt-huit ans après, Haendel, en visite à Paris, eut l'occasion d'entendre cette chansonnette dont il nota paroles et musique. De retour à Londres, il fit traduire les paroles quasiment littéralement, signa le tout sans scrupule et alla offrir le tout à George 1er.
Devant le succès que remporta ce "God save the king", ce qui était un cantique d'action de grâce pour la réparation d'un royal anus devint l'hymne national britannique.
Source: "Pour tous l'or des mots" de Claude Gagnière. Collection Bouquins. Laffond éditeur.