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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 19:39

Intéressante émission cet après-midi sur France-Culture (autant ne pas rouler idiot!). On y parlait des conséquences des essais nucléaires français sur l'atoll de Mururoa. Des conséquences pour la santé des gens qui ont travaillé sur le site et, d'une manière plus générale, la santé des Polynésiens.

On y apprenait que les travailleurs locaux qui venaient de toute la Polynésie travaillaient en short et en T-shirt sur un site où les spécialistes qui venaient effectuer des mesures (et qui ne traînaient pas sur place) étaient revêtus de combinaisons de protection; qu'il était mal vu de se poser des questions sous peine "d'avoir des problèmes"; qu'un gendarme venu de métropole  pour surveiller les ouvriers, armé (!) et lui aussi en short, s'était étonné de ne pas bénéficier de vêtements adaptés et qu'il avait vite été renvoyé en métropole.

Que parmi les militaires français beaucoup avaient développé des troubles et des maladies (cancers et autres leucémies) mais que leur état n'avait toujours pas été reconnu comme une conséquence d'une exposition aux radiations.

Et que les Polynésiens détiennent depuis ces essais nucléaires le record mondial des cancers de la thyroïde.

Tout ça, c'était du temps de De Gaulle et de ses successeurs, de 1966 à 1996. Ce qui ne nous rajeunit pas.

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Ils se vantent peut-être ces Polynésiens avec leur record. Ils oublient les Ukrainiens, bien placés pour le leur disputer. Sous le titre "Top départ pour le sarcophage géant", Le Monde nous apprend que la construction d'une enceinte étanche au-dessus du réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl se matérialise enfin vingt-six ans après la catastrophe du 26 avril 1986  pour confiner les radiations qui s'échappent toujours du sarcophage de béton construit à la hâte par les Russes et aujourd'hui fissuré (on estime à 150 mètres carrés les espaces à ciel ouvert).

Passons sur le coût qui a explosé et les délais très largement dépassés. Et parlons des ouvriers. Les 150 expatriés français présents à Tchernobyl ne perçoivent pas de prime de risque (pas de petites économies!) puisque le chantier est considéré comme "standard" par Bouygues et Vinci. "Standard'? Enfin, presque : les ouvriers qui ont posé les fondations de l'arche autour de la centrale ont dû travailler à l'abri d'écrans en béton et en plomb. Et chaque salarié doit garder un dosimètre individuel autour du cou, pour mesurer son exposition aux radiations. Dès qu'un ouvrier atteint 60% des doses admissibles, il doit quitter le chantier. Plus "standard", tu meurs!

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Tout ça pour dire que la catastrophe de Fukushima est bien loin d'être terminée. Et qu'il est fortement conseillé de consulter régulièrement le blog de Fukushima ne serait-ce que pour être informé malgré l'obstination que les médias (indépendants, qu'est-ce que vous croyez?) mettent à ne pas parler de ce qui se passe au Japon.

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Et bonjour chez vous!

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commentaires

N
Je mes sens bien responsable, moi aussi, j'ai un vélo à<br /> assistance électrique!
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<br /> <br /> Il te suffit de recharger la batterie la nuit en pédalant sur un home-trainer.<br /> <br /> <br /> Un problème? Pangloss a la solution!<br /> <br /> <br /> <br />
D
Apporter la preuve ? Je rêve, enfin, je cauchemarde. Comment un malade peut-il prouver la cause de sa maladie ? C'est au corps médical de le faire.<br /> Dr WO
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<br /> <br /> Même le corps médical a du mal. Le médecin spécialiste qui est intervenu a expliqué comment l'exposition peut provoquer des cancers. Mais il est possible d'avoir un cancer même sans être exposé<br /> aux radiations. La relation de cause à effet est impossible à prouver. D'ou le "principe de présomption" accepté par les Américains.<br /> <br /> <br /> <br />
G
...bonsoir Pangloss...<br /> j'ai trouvé le deuxième votant ...<br /> ce qui prouve que ce n'est pas si secret pour les cas particuliers...<br /> bon, maintenant ton billet est intéressant mais ce qui m'étonne c'est que France culture parle de faits maintes fois débattus et.....non résolus bien sur...<br /> Concernant le port d'un dosimètre , il est pratiquement obligatoire partout où il y a rayonnements ionisants....<br /> J'ai été en cours au centre de Saclay en 1970, j'ai eu droit a mon petit dosimètre Kodak (y a pas photos...)<br /> pour le reste ben....que dire devant ces faits....<br /> <br /> amicalement
Répondre
<br /> <br /> Le thème de l'émission était le travail de l'association des malades ayant séjourné et travaillé à Mururoa et que l'Etat refuse d'entendre.<br /> <br /> <br /> La France refuse encore ce que les Américains acceptent pour les malades ayant participé à des expériences nucléaires: "le principe de présomption" qui implique qu'une maladie susceptible d'être<br /> la conséquence d'une exposition aux radiations est de facto admise comme conséquence. Alors qu'en France, c'est au malade d'apporter la preuve (!)<br /> que sa maladie est bien liée à l'exposition. Pareil pour l'amiante où le seul recours est de prouver la faute de l'employeur. Quand c'est l'Etat, c'est encore plus difficile: ça traîne. La fable<br /> du pot de terre et du pot de fer.<br /> <br /> <br /> Salut!<br /> <br /> <br /> <br />

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