Intéressante émission cet après-midi sur France-Culture (autant ne pas rouler idiot!). On y parlait des conséquences des essais nucléaires français sur l'atoll de Mururoa. Des conséquences pour la santé des gens qui ont travaillé sur le site et, d'une manière plus générale, la santé des Polynésiens.
On y apprenait que les travailleurs locaux qui venaient de toute la Polynésie travaillaient en short et en T-shirt sur un site où les spécialistes qui venaient effectuer des mesures (et qui ne traînaient pas sur place) étaient revêtus de combinaisons de protection; qu'il était mal vu de se poser des questions sous peine "d'avoir des problèmes"; qu'un gendarme venu de métropole pour surveiller les ouvriers, armé (!) et lui aussi en short, s'était étonné de ne pas bénéficier de vêtements adaptés et qu'il avait vite été renvoyé en métropole.
Que parmi les militaires français beaucoup avaient développé des troubles et des maladies (cancers et autres leucémies) mais que leur état n'avait toujours pas été reconnu comme une conséquence d'une exposition aux radiations.
Et que les Polynésiens détiennent depuis ces essais nucléaires le record mondial des cancers de la thyroïde.
Tout ça, c'était du temps de De Gaulle et de ses successeurs, de 1966 à 1996. Ce qui ne nous rajeunit pas.
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Ils se vantent peut-être ces Polynésiens avec leur record. Ils oublient les Ukrainiens, bien placés pour le leur disputer. Sous le titre "Top départ pour le sarcophage géant", Le Monde nous apprend que la construction d'une enceinte étanche au-dessus du réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl se matérialise enfin vingt-six ans après la catastrophe du 26 avril 1986 pour confiner les radiations qui s'échappent toujours du sarcophage de béton construit à la hâte par les Russes et aujourd'hui fissuré (on estime à 150 mètres carrés les espaces à ciel ouvert).
Passons sur le coût qui a explosé et les délais très largement dépassés. Et parlons des ouvriers. Les 150 expatriés français présents à Tchernobyl ne perçoivent pas de prime de risque (pas de petites économies!) puisque le chantier est considéré comme "standard" par Bouygues et Vinci. "Standard'? Enfin, presque : les ouvriers qui ont posé les fondations de l'arche autour de la centrale ont dû travailler à l'abri d'écrans en béton et en plomb. Et chaque salarié doit garder un dosimètre individuel autour du cou, pour mesurer son exposition aux radiations. Dès qu'un ouvrier atteint 60% des doses admissibles, il doit quitter le chantier. Plus "standard", tu meurs!
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Tout ça pour dire que la catastrophe de Fukushima est bien loin d'être terminée. Et qu'il est fortement conseillé de consulter régulièrement le blog de Fukushima ne serait-ce que pour être informé malgré l'obstination que les médias (indépendants, qu'est-ce que vous croyez?) mettent à ne pas parler de ce qui se passe au Japon.
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Et bonjour chez vous!