Sarkozy n'est pas encore officiellement candidat. Alors, il nous la joue "président qui travaille" et qui se projette sur le long terme comme si sa réélection n'était qu'une formalité.
Et il nous fait le coup des référendums pour débloquer la société française.
Il ne touche plus terre, le pauvre!
Tout le monde voit bien que c'est du toc, sa manoeuvre. Et qu'il se fout quadruplement de nous (d'où mon titre).
Du toc d'abord, parce que leur auteur ayant des grandes chances de se retrouver au Conseil Constitutionnel très prochainement, ses projets de référendum ont autant de chance d'entrer dans les faits que le célèbre chameau dans le chas de la non moins célèbre aiguille, elle-même cachée dans la bien connue botte de foin.
Du toc ensuite, parce que les sujets, choisis pour passer par dessus la tête des syndicats et des "associations" et dont on ne retient que les mots "chômeurs" et "étrangers", sont cousus de fil blanc (qui, lui, passerait facilement dans le chas de l'aiguille dont je parle plus haut) et surtout constituent de pathétiques appels du pied à cette France franchouillarde qu'on soupçonne de vouloir donner sa voix au FN. Celle qui croit, comme l'avait dit une fois Raymond Barre que "les chômeurs, ils n'ont qu'à travailler", qui sait bien aussi qu'il est impossible de renvoyer chez eux les étrangers installés en France comme il est impossible d'empêcher l'arrivée de nouveaux immigrants mais qui se dit qu'en votant FN, au moins elle manifestera son mécontentement.
Du toc aussi, car, même si Sarko était réélu, et qu'il organisait ces référendums, il ferait campagne non pas pour connaître la volonté du peuple mais pour démontrer que l'on vote selon ses désirs. Et ça, ce n'est plus un référendum mais un plébiscite.
Du toc enfin, car depuis le référendum sur le traité constitutionnel européen, les Français savent bien quel usage le pouvoir fait des référendums quand leur résultat ne lui convient pas.