Après s'être comptés pour être certains que leur abstention n'empêcherait pas Valls de se voir voter la confiance, les frondeurs ont ménagé la chèvre et le chou en pensant sans doute aux prochaines élections législatives où leur gauchisme affiché restera peut-être leur seule chance de retrouver leur siège à l'Assemblée.
Et la confiance, Valls l'a obtenue. C'était joué d'avance malgré le suspense qu'ont essayé d'entretenir les médias sans y croire eux-mêmes. Les députés ont peut-être de nombreux défauts mais ils savent bien de quel côté leur tartine est beurrée même s'ils ignorent jusqu'à quand elle le sera.
C'est ça la démocratie représentative: le gouvernement du peuple par le truchement de députés que le peuple regrette d'avoir élus.
Il suffit de voir la cote de popularité de Manuel (30% aux dernières nouvelles et ne parlons pas de celle de Pépère), pour se rendre compte que si on avait demandé son avis au peuple, notre premier ministre bien que faisant la bouche à l'envers mieux que personne, aurait été renvoyé à ses chères études. Et puisqu'on parle de sondage, on peut rappeler celui qui nous affirme que 87% des Français ne font pas confiance à la classe politique.
Tout ça doit laisser sceptique sur le bon fonctionnement d'un système qui se dit démocratique.
On ne peut s'empêcher de penser aux années qui ont précédé la Révolution française avec la crise économique, la dette abyssale, les essais avortés de réforme, Necker succédant à Turgot, les privilégiés accrochés à leurs avantages, les intrigues de cour et surtout l'ignorance de la classe dirigeante de la situation réelle du pays et même le mépris qu'elle affichait pour le peuple.
C'est sans doute la raison pour laquelle notre président a demandé à ses journalistes (France-Inter, ce matin) de nous faire savoir qu'il prenait de la hauteur, abandonnait à Valls les affaires intérieures et avait décidé de se consacrer à la politique internationale.
Comme vous voyez, le pire est à venir.