Vincent Peillon, ministre de l'Education Nationale se déclare pour la dépénalisation du cannabis. Position déjà prise par Cécile Duflot, sa collègue du Logement il y a peu.
Certains objectent (Jean-Marc Ayrault le premier) que ce n'est pas de leur compétence.
Pas de leur compétence! Qu'est-ce qu'il vous faut?!
Que les collégiens, lycéens et étudiants qui se fumeront un joint récréatif ne soient plus ennuyés par un contrôle de police, ce n'est pas de la compétence du ministre de l'Education peut-être?
Et les halls d'entrée des immeubles HLM, ce n'est pas de la compétence de la ministre du Logement?
Ces critiques systématiques du gouvernement commencent à me fatiguer.
Cependant, je me demande comment Peillon voit les choses.
Juste un truc pour commencer: si la consommation n'est plus un délit et qu'on continue à réprimer le trafic, acheter du cannabis pour sa consommation personnelle deviendrait licite mais en vendre resterait illégal. Or, l'acte commercial implique de manière indissoluble acheteur et vendeur. L'acheteur est donc complice du délit commis par le vendeur qui, de son côté peut objecter qu'il ne fait que participer à un acte autorisé par la loi. Amusant, non?
On pourrait pousser plus loin et décider que tout (consommation, vente, importation) soit dépénalisé. Outre, comme l'a fait remarquer le bon DR WO, que ça aboutirait à une augmentation de la consommation (la peur du gendarme a encore un peu de poids pour certains), l'économie parallèle en serait fortement renforcée, ce qui ne pourrait que réjouir tous les maillons de la chaîne (du petit guetteur de cité jusqu'à M6, sultan du principal pays fournisseur) sans parler des marchands de kalachnikov (accessoires nécessaires du bizness). Si tout est autorisé, l'état voudra sans doute percevoir, TVA, Impôts sur le revenu, ISF etc. Bonne chance aux agents du fisc (cf supra: "kalachnikov").
Mais, objecteront certains, il suffira d'ouvrir des débits de cannabis comme il y a des débits de tabac. On en trouverait partout et cela permettrait à l'état de percevoir de nouvelles taxes comparables à celles qu'il perçoit déjà sur le tabac (plus de 64%).
Une aubaine pour les contrebandiers qui, vendant hors taxes, rafleraient la clientèle et s'approprieraient le marché.
Il leur suffirait d'exercer leur activité dans des endroits où la police ne se déplace qu'en nombre, police que des jeunes guetteurs voient venir de loin, dans des endroits où on peut se réfugier sur les toits ou filer par les caves, dans des endroits où l'on peut, par l'intimidation, s'approprier un "territoire" et le défendre par la force, dans les cités sensibles pour tout dire.
Comme le proclament les socialistes "Le changement, c'est maintenant" et l'a écrit Giuseppe Tomasi di Lampedusa: "Il faut que tout change pour que rien ne change".
PS: photo de la chatte dont j'ai parlé hier. Pour l'instant, elle ne se laisse pas approcher, crache et griffe. En plus, elle est moche!