Finis les tapis rouges, le ballet des limousines, les dîners de gala, la garde qu'on passe en revue à sa descente d'avion, les embrassades pour les photographes, les poignées de mains à rallonge; finis les communiqués faisant état de "conversations franches et constructives". Finis aussi les week-ends réservés à l'intimité familiale.
La crise est là.
Depuis des années, on allait droit dans le mur. Aujourd'hui, on a le nez dessus. On n'a plus le temps de jouer la comédie.
C'est pourquoi "une conférence téléphonique a regroupé dans la nuit de samedi à dimanche les pays du G7. Mais les participants font preuve d'un mutisme absolu : Washington comme Paris, qui préside le G7, ont refusé de commenter le contenu des discussions."
Il faut faire quelque chose très vite. Quoi? N'importe quoi pourvu qu'on puisse l'annoncer avant lundi matin à l'ouverture de la bourse de Tokyo. "Une nouvelle conférence téléphonique devrait avoir lieu dans la nuit de dimanche à lundi, avant l'ouverture des Bourses asiatiques" (source: LeMonde.fr).
Tout ça me rappelle des souvenirs. Le temps où le franc battait de l'aile, où le ministre des Finances assurait un vendredi soir que la dévaluation n'était pas à l'ordre du jour et où, le lundi matin, la presse nous expliquait par le menu combien cette dévaluation qu'on venait d'annoncer était une excellente décision, qu'elle allait requinquer nos exportations, que notre économie allait repartir sur de nouvelles bases et qu'on allait, au prix de quelques efforts, nager dans le bonheur que procure l'opulence.
Vous ne trouvez pas que ça sent le roussi?