C'est une curieuse impression que celle que j'éprouve quand je regarde ou écoute ce que les médias retransmettent de la campagne électorale. Je rajeunis!
Je me retrouve en 2007, en 2002 et quelquefois même en 1995.
Il semble que Sarko veuille emporter une nouvelle fois l'élection qu'il a gagnée il y a cinq ans, que parmi les autres candidats, certains veulent gagner celles qu'ils ont perdues et d'autres font tout pour perdre à nouveau celles qu'ils n'avaient aucune chance de gagner.
Nicolas Dupont-Aignan veut fermer les frontières pour empêcher les délocalisations. Comme celui qui ferme la porte de la cage dont l'oiseau s'est envolé.
Marine Le Pen veut elle aussi fermer les frontières mais c'est pour lutter contre l'immigration. Ce qui revient à fermer le poulailler quand le renard y a établi ses pénates.
Mélenchon, Poutou, Arthaud font la campagne intemporelle des chantres du grand soir.
Bayrou cantonne ses modestes ambitions à rester l'éternel "troisième homme" en servant son habituelle tisane de verveine ("déverveinée"!).
Les écolos tiennent leur partie en s'appliquant comme d'habitude à obtenir un score qui ne risque pas de gêner le PS en échange de quelques sièges de députés pour leurs caciques.
La gauche confortable essaie de digérer ses trois derniers échecs en nous serinant le même discours à peine réchauffé. Elle nous offre un nouveau visage mais ne peut renoncer à laisser la candidate malheureuse de 2007 tenter par procuration d'obtenir une revanche.
Et Sarko croit que les recettes d'il y a cinq ans lui permettront de nous resservir le ragoût qui nous a laissé des aigreurs d'estomac.
Comme on le constate: une campagne "passionnante" (guillemets de rigueur).
On comprend après ça que tous les partis s'inquiètent des 32% d'abstention que prévoient les derniers sondages! Plus que n'importe quel candidat!
Pour réveiller la classe politique l'abstention serait-elle le seul vote utile?