Chaque fois que vous mettez sur internet une donnée personnelle (âge, sexe, taille, nombre d'enfants, abonnement à des revues, niveau de revenu, type de logement, profession, adresse mail, région de résidence, orientation politique ou sexuelle etc) sur un réseau social soit à l'occasion d'un achat en ligne ou d'une demande de renseignement ou pour toute autre chose, cette donnée personnelle n'est pas perdue pour tout le monde. Vendue par les entreprises dont vous êtes client ou tout simplement pêchée sur le net, elle fint par atterrir dans les fichers des "data brokers" (traduction approximative: marchands de données) où elle rejoint celle des gens qui ont le même profil. Ces données sont ensuite vendues à des sociétés de VPC, à des agences publicitaires spécialisées en "marketing téléphonique" et à tous ceux qui veulent vous vendre quelque chose.
Ce n'est pas grave me direz-vous. A part les publicités qui arrivent à votre nom dans votre boîte aux lettres ou les coups de téléphone intempestifs quand vous êtes à table ou ... ailleurs. C'est embêtant mais il n'y a pas de quoi s'inquiéter; c'est le progrès. Et Big Brother n'est pas encore au pouvoir en France. Bientôt peut-être. La Commission Nationale Informatique et Libertés dénonce déjà ces pratiques, mais avoue qu'elle ne peut les empêcher. Et cela peut aller très loin.
Un exemple donné par la commission fédérale du commerce étatsunienne: "La catégorie “motards” peut être utilisée pour offrir au consommateur des réductions sur les motos, mais peut aussi servir à un assureur qui va y voir un comportement à risques" (source)
C'est que des adresses bien ciblées ont un prix: aux Etats-Unis entre dix cents et un dollar cinquante l'unité.
Parmi les plus prisées il y a, paraît-il, les coordonnées des femmes enceintes.
Une professeur de Princeton a voulu tenter l'expérience de cacher sa grossesse sur le net et sur tout système susceptible d'enregistrer et d'analyser ses faits et gestes, ce qui en fait un paquet: outre Facebook, Twitter et l'ensemble des réseaux sociaux, la sociologue explique avoir également abandonné ses cartes de crédit, ainsi que ses cartes de fidélité. (source).
Résultat: elle a quand même été fichée mais "comme quelqu'un de probalement engagé dans des activités criminelles". Devinez par qui?
Pour vivre heureux, vivons fichés!