La politique et ceux qui la font et en vivent offrent de plus en plus le spectacle de paniers de crabes que le citoyen (sujet?) lambda observe avec ahurissement et, s'il est de bonne humeur, avec un sourire goguenard ou, s'il est de mauvaise humeur, ce qui devient de plus fréquent, avec un un début de colère. "Quand donc s'occuperont-ils de faire le boulot pour lequel nous les avons mis là où ils sont", se demande-t-il.
Prenons le Front National pour commencer avec son président d'honneur interdit de parole sur le blog officiel du parti qu'il a fondé comme si le discours qui a fait sa fortune était devenu hérétique (avant d'être schismatique?) comme les partisans de la messe en latin qui se sont découverts intégristes après Vatican II. Un parti qui semble avoir oublié que son score aux dernières élections lui impose des devoirs vis-à-vis de ceux qui ont voté pour lui.
Et le PS dont une partie de la majorité parlementaire conteste les projets du gouvernement qu'il est censé soutenir et qui se demande déjà quel sera son candidat aux prochaines présidentielles alors qu'il est censé nous sortir de la panade dans laquelle il a plus que contribué à nous plonger, vous ne pensez pas que ça fait un peu désordre pour un parti au pouvoir?
Quant à l'extrême gauche, elle semble en état de mort cérébrale étouffée par des querelles de pouvoir entre chapelles et groupuscules, dont la plupart des leaders affichent un électro-encéphalogramme plat et dont ceux qu'on entend encore retrouvent une phraséologie qui nous reporte plus d'un demi-siècle en arrière comme celui que j'ai entendu ce matin qui justifiait une grève par le fait que le travailleur devait "reconstituer sa force de travail".
Passons maintenant au gros morceau: la droite empêtrée dans les magouilles, les tripotages et les scandales à répétition et qui a perdu la moitié de ses adhérents. Vous croyez qu'elle essaierait de faire le ménage dans ses rangs pour sauver ce qui peut encore être sauvé et retrouver un semblant de crédibilité ailleurs que chez les sarkolâtres? Que nenni! Elle préfère entonner son antienne habituelle "Rassembler" et se la jouer guerre des chefs avec son triumvirat de vieux machins qui espèrent encore avoir un avenir et qui (Dieu nous en préserve!) en ont peut-être un tant le Français est oublieux.
Tous ces gens ouvrent la voie à des indignés ou à des semeurs de désordre (ce sont peut-être les mêmes), à un leader vraiment populiste, à un imprécateur démagogue, à un Coluche, un Beppe Grillo ou -pire- à un Savonarole.
Et on se demande pourquoi les Français n'ont pas le moral!