L'organisation Médecins sans frontières (à moins que ce ne soit Médecins du monde) s'est lancée dans une campagne de vaccination contre la polio au Pakistan où cette maladie a fait sa réapparition. On parle de quatre-vingt-dix cas avec des risques d'extension aux pays voisins.
Mais le personnel médical se heurte à quelques difficultés. Les talibans pakistanais sont contre. Et pour de multiples raisons, nous dit sur France-Culture une doctoresse française (à moins que ce ne soit une docteure, en tout cas certainement pas une médecine).
En effet, ils se méfient de ce qui vient de l'occident mécréant et donc ont un peu tendance à faire un mauvais parti au personnel médical, les vaccineurs sont donc accompagnés par une escorte armée, ce qui leur déplaît aussi dans la mesure où ils ne peuvent s'attaquer à eux. De plus, ils se souviennent que les Américains ont utilisé une campagne de vaccination pour obtenir des renseignements dans leur traque de Ben Laden, ce que certains Pakistanais n'apprécient pas et enfin, ils ne croient pas à ce vaccin qui est administré par voie orale. Pour eux, un vrai vaccin s'administre avec une seringue.
Tout ça est bien triste, mais ...
Mais quatre-vingt-dix cas de polio à côté des des centaines ou des milliers de victimes dont sont responsables les Talibans, je trouve que ce n'est pas beaucoup.
Mais vacciner des gens de force et sous la protection d'hommes armés, n'est-ce pas aller un peu loin dans l'humanitaire?
Mais dépenser de l'argent pour envoyer des médecins dans un pays qui a les moyens de nous acheter des sous-marins et qui dépense des fortunes pour entretenir une force de frappe nucléaire, n'est-ce pas un peu paradoxal?
Mais ces médecins français ne seraient-ils pas aussi utiles pour exercer en France dans un de ces déserts médicaux (j'habite dans un de ceux-là) où beaucoup de gens renoncent à se faire soigner faute de pouvoir trouver un médecin accessible et n'appellent les urgences que quand leur état devient trop grave?
Je me souviens d'une conversation avec un journaliste envoyé par son journal faire un reportage sur les activités des humanitaires dans un pays d'Afrique. Il en avait rapporté un article plein de bons sentiments (ce qu'on lui avait commandé), exaltant le dévouement et l'abnégation de ces gens qui apportaient des soins, des pompes à eau, de l'outillage, de la formation ou des fournitures scolaires dans une région pauvre du continent et la reconnaissance qu'ils recueillaient.
Mais il m'avait dit qu'en réalité, ces gens qu'on aidait commençaient à être agaçés par ces Français qui les encombraient et qui, de leur point de vue, les aidaient un peu et les envahissaient beaucoup en faisant chez eux du "tourisme humanitaire".