On commémore aujourd'hui l'abolition de l'esclavage. Voilà qui tombe très-très mal quand le chef de Boko Haram nous annonce que les deux cents lycéennes nigérianes qu'il a enlevées seront vendues sur le marché aux esclaves. La communauté internationale se mobilise, nous dit-on, et condamne avec horreur cette "secte islamiste" comme si elle n'était constituée que de quelques individus.
Comme disait l'autre, "une religion, ce n'est qu'une secte qui a réussi". On entend quelques voix (ce matin sur la radio d'état par exemple) pour entonner le refrain habituel: "Rien dans le Coran n'autorise l'esclavage". Disons, pour rester modérés, que certains se fondent sur ce même Coran pour affirmer l'opinion contraire (source).
Donc, les ravisseurs des jeunes filles assurent qu'ils vont les vendre au marché.
Quel scandale, Maâme Michu!
Mais qui dit marché et qui dit vendeurs, dit aussi acheteurs. Alors, quid des acheteurs? Ne sont-ils pas aussi coupables que les vendeurs? Là dessus, silence radio.
Silence radio? Pas tout à fait quand même.Toujours sur la radio d'état, ce matin, un bonhomme "comprenait" ces acheteurs musulmans, trop pauvres pour acquérir des femmes et dont beaucoup les achetaient en vue de les épouser.
Alors relativisons: si c'est pour le bon motif, il y a moindre mal.