Dès que Khadafi a commencé à réprimer la contestation et envoyé ses troupes sur les manifestants, la communauté internationale (celle que le monde entier nous envie) s'est émue et nous a instamment priés d'en faire autant.
Vous vous rendez compte! Le dictateur libyen tirait sur son peuple!
Ah! Il nous avait bien déçu Muhammar! Un type que nous avions reçu à Paris en mettant les petits plats dans les grands, persuadés que nous étions qu'il était devenu fréquentable.
Il y avait de quoi s'indigner. On ne pouvait pas laisser passer ça sans réagir.
C'est d'ailleurs ce qu'on a fait. De bon coeur et avec bonne conscience.
Et en Syrie?
En Syrie, ce n'est pas la même chose, voyons!
Certes, les manifestants qui se dressent contre le pouvoir de Bachar el-Hassad sont des civils.
Les chars qui dispersent vigoureusement la foule et les snipers qui les dégomment sont donc tout simplement des "incivils".
Faut être logique!
On ne va quand même pas partir en guerre pour quelques incivilités! La mauvaise éducation n'est pas un crime.
Mais cela n'empêche pas la prudence: l'ambassadeur de Syrie n'est plus invité au mariage de William et de Kate.
Des fois qu'il se livrerait à quelque incivilité.