L'Etat Islamique qui s'est installé par la force et se maintient par la terreur sur une partie de l'Irak et de la Syrie y pratique une politique d'épuration religieuse épouvantable principalement à l'encontre des derniers chrétiens qui survivaient sur son territoire, chrétiens auxquels les djihadistes ont lancé cet ultimatum qui a expiré samedi dernier: la conversion à l'Islam, la fuite ou la mort.
On s'en émeut en France. Pas autant que des conséquences des opérations de l'armée israéliennes à Gaza. Mais quand même un peu, un tout petit peu. Et pourtant!
"La semaine dernière a été la plus meurtrière depuis le début de la guerre civile en Syrie il y a trois ans, faisant 1.700 morts, la plupart imputable à l’EI. Lors de la prise d’un champ de pétrole le 19 juillet à l’est de Homs, les djihadistes auraient tué 270 personnes, soldats gouvernementaux et employés, en exécutant la plupart d’une balle dans la tête." (LeJDD.fr)
Nos ministres se devaient de faire semblant de réagir.
Fabius que l'on dit être ministre des Affaires étrangères (aussi curieux que cela paraisse, il semble que ce soit vrai) et Cazeneuve qui s'occupe, dit-on, de son Intérieur (dont il va confier le relookage à Valérie Damidot) se sont fendus d'un communiqué commun.
Attention, c'est du lourd! On va trembler à Mossoul.
"Nous avons obtenu du Conseil de sécurité des Nations unies qu'il condamne les persécutions menées par l'Etat islamique contre les minorités en Irak", affirment-ils. Quelle énergie dans la modération, quelle héroïsme dans la timidité!
Il a dû échapper à nos joyeux duettistes que ce nouveau califat n'est pas (pas encore?) reconnu par la communauté internationale et que la condamnation "obtenue" (!) aura moins d'effet qu'un cautère sur une jambe de bois.
On comprend que le Conseil de sécurité n'ait pu qu'obéir à nos deux comiques et condamner les persécutions mais pas l'EI. Et juste "condamner", pas "condamner fermement" ni "condamner vigoureusement" ni "condamner énergiquement" (le vocabulaire diplomatique a de ces nuances). L'ONU, fidèle à sa politique, a, on le voit, suivi la France sur la voie de la circonspection, de la prudence pour ne pas dire de la pusillanimité. Des fois que les djihadistes se vexent, sans doute et que ceux de leurs partisans qui arborent leur drapeau chez nous mettent un peu plus le boxon lors des prochaines manifs.
Conséquence de cette condamnation à part faire ricaner les islamistes et ceux qui les arment et les soutiennent?
Rien du tout. Peanuts. Peau de balle. Nib.
Tellement efficace cette condamnation que les rares chrétiens de Mossoul qui n'ont pas été massacrés ont fui vers le Kurdistan après avoir abandonné tous leurs biens.
Il fallait réagir. Après les paroles, des actes (actes hypothétiques): Fabius et Cazeneuve sont " prêts, s'ils le souhaitent, à favoriser l'accueil [de ces chrétiens] sur notre sol au titre de l'asile". Je le répète: quel courage! Et on espère qu'ils ne seront pas nombreux à le souhaiter: encore des ennuis en perspective dans leurs cités d'accueil
Quand les copains de ces djihadistes investiront nos banlieues (ça commence déjà) et y appliqueront leur charia, va-t-on aussi se borner à "obtenir" de l'ONU qu'elle les condamne?
Et qui accueillera ceux qui en seront chassés?