Vingt-cinq ans après avoir publié une enquête sur la naissance de l'islam en France - intitulée Les Banlieues de l'islam -, le politologue Gilles Kepel vient de publier "Les banlieues de la République".
Il y décrit l'influence croissante dans certaines banlieues de l'Islam qui tend à substituer ses règles et ses pratiques à la loi et aux coutumes qui s'appliquent dans le reste de la société française.
Cette enquête était le sujet de la tranche 7-8 heures de France-Culture ce matin.
On y apprenait pêle-mêle que l'observation du ramadan se développait, que les enfants désertaient les cantines scolaires de peur de ne pas manger hallal alors que -même si on ne le claironne pas- la plupart des cantines sont passées au hallal pour répondre à la demande des musulmans (une autre raison étant que la viande hallal est le plus souvent moins chère que la viande "non-hallal" sans qu'on nous dise pourquoi), que les musulmans non-arabes (les Turcs et les Pakistanais en l'occurrence) ont la réputation d'être riches et de porter sur eux beaucoup d'argent liquide "parce qu'ils travaillent beaucoup, le plus souvent au noir" et que donc -pour se protéger- ils sont contraints d'afficher des convictions fondamentalistes, que pour éviter de se faire brûler sa voiture, il est conseiller d'y placer un Coran en évidence ou de mettre un tapis de prière sur la plage arrière, que les chrétiens d'Orient retrouvent, de la part des musulmans, la même hostilité pour ne pas dire les mêmes persécutions que celles qu'ils ont fuies pour venir se réfugier en France etc.
MAIS QUE, dans ces banlieues, "la croyance religieuse est plus structurante que la croyance républicaine" (il est curieux de la part du Monde de faire de la République une "croyance") et "que face à la multiplication des incivilités et des violences, les missionnaires du Tabligh (le plus important mouvement piétiste de l'Islam) ont contribué à redonner un cadre collectif".
En se faisant l'écho du travail de Gilles Kepel, LeMonde.fr titre "Une enquête qui dérange".
Comme si ce n'était pas le contenu du rapport (qui n'apprend pas grand chose aux habitants de la région Île-de-France) qui dérangeait mais sa publication.
Comme si le fait de décrire la réalité était plus dérangeant que la réalité elle-même.
"Cachez ces banlieues que je ne saurais voir".