Quand on a en tête les exploits accomplis dans un passé récent par les "financiers" sur les "marchés", (de l'implication des banques françaises dans les placements "Madoff" aux délits d'initiés que l'on a reproché aux dirigeants d'EADS en passant par l'affaire Kerviel, pour ne citer que ces trois exemples), on est en droit de s'interroger sur la réelle utilité du machin pompeusement appelé "Autorité des Marchés Financiers".
Et donc sur celle de son président Jean-Pierre Jouyet qui a dû lui aussi se poser cette question. Et même se dire que le montant de sa rémunération pouvait, aux yeux de ceux qui auront pourtant (les ingrats!) le plaisir de voir leur SMIC horaire monter à 9 (neuf!) euros brut, paraître légèrement exagéré pour ne pas dire un tant soit peu pétardesque compte tenu de l'efficacité de l'AMF.
Il a donc (c'est, paraît-il, une grande première) décidé de serrer sa ceinture d'un cran et demandé à son ministère de tutelle une diminution de son indemnité pour la ramener à des proportions plus raisonnables en espérant, comme il l'a déclaré, que cela aurait valeur d'exemple.
(il sera intéressant de voir combien parmi les centaines de grands agents de l'état suivront spontanément cet exemple).
En conséquence de quoi cette indemnité passera d'un peu plus de 230 000 euros annuels à 150 000 euros, somme qui était celle qu'il percevait avant l'augmentation dont il a bénéficié en février 2009 et qu'à ma connaissance, il n'a pas refusé à l'époque.
"150 000 euros par an, ce n'est pas beaucoup", me direz-vous (arrêtez de rigoler, je n'ai pas fini). Heureusement, en plus de l'indemnité fixée par l'Etat et des avantages annexes attachés à la fonction, le président de l'AMF continue de percevoir son traitement de haut fonctionnaire classé "hors échelle" d'un peu plus de 80 000 euros.
Ouf! On avait eu peur pour lui.