Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 13:54

Étonnante trouvaille que celle qu'ont faite les policiers qui ont perquisitionné le domicile de Christine Lagarde en mars dernier: une lettre manuscrite adressée à Sarko. A-t-elle été envoyée? N'est-ce qu'un brouillon? On ne sait mais ça n'a aucune importance car ce qui compte, c'est son contenu, ce qu'il implique et l'éclairage inouï qu'il porte sur les dessous bien cachés de la vie politique.

Voici le texte de cette lettre copiée sur LeMonde.fr: c'est moi qui ai souligné certains mots et les parenthèses sont aussi de moi:

Cher Nicolas, très brièvement et respectueusement

1) Je suis à tes côtés pour te servir et servir tes projets pour la France.

2) J'ai fait de mon mieux et j'ai pu échouer périodiquement. Je t'en demande pardon (de quoi? on veut savoir!).

3) Je n'ai pas d'ambitions politiques personnelles et je n'ai pas le désir de devenir une ambitieuse servile (ben voyons!) comme nombre de ceux qui t'entourent dont la loyauté est parfois récente et parfois peu durable (salut, les copains!).

4) Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting.

5) Si tu m'utilises, j'ai besoin de toi comme guide et comme soutien : sans guide, je risque d'être inefficace, sans soutien je risque d'être peu crédible. Avec mon immense admiration. Christine L.

Il ne manque à cette lettre que l'engagement formel de prodiguer à Nicolas, sur simple demande de sa part, les gâteries qu'il pourrait souhaiter. Ce doit être parce que certaines choses s'écrivent et que d'autres se lisent entre les lignes.

Imaginait-on que, lorsqu'on est ou qu'on sera (la lettre n'est pas datée) ministre des Finances et membre éminent du gouvernement d'un pays qui se dit démocratique et républicain, l'on puisse autant s'aplatir devant un homme même s'il est le chef de l'état au point de perdre toute dignité?

La lecture d'une telle lettre, écrite par un courtisan à Louis XIV, nous ferait dire que les temps ont bien changé et que la République a tourné la page sur ces humiliations volontaires ou non.

J'ai écrit plus haut "que l'on puisse". N'aurais-je pas plutôt dû écrire "que l'on doive"?

Car si Christine Lagarde a écrit cela, ne peut-on penser que d'autres (tous les autres?) ont dû écrire ou au moins prononcer de tels mots? Hortefeux? Fillon? Guéant? Guaino? Qui encore?

Et que peut-on penser de quelqu'un qui accepte, à moins qu'il ne les exige, de telles déclarations?

Est-ce que ce genre de relations se limitait à la Sarkozie ou font-elles partie du fonctionnement normal et habituel de la vie politique?

PS: merci à Pascale qui m'a signalé l'article.

Partager cet article
Repost0

commentaires

J
dans cette histoire , je ne sais pas si c'est un vrai texte ou un faux habilement placé là pour être découvert, afin qu'on se gausse de ces conneries plutôt que d'avoir à analyser des documents<br /> autrement intéressants (c'est plus facile de critiquer Depardieu que d'analyser la politique fiscale du pays )<br /> quelle que soit la réponse, je n'ai jamais fait une telle déclaration de servitude à aucun bonhomme pas même à celui qui partage ma vie , sorry messieurs je n'aime pas qu'on m'utilise!<br /> la question pour moi est :<br /> pourquoi les politiques sont ils arrivés a un tel niveau de connerie qu'on puisse les croire capables de tout , est ce parce qu'ils sont vraiment capables de tout ?<br /> vale
Répondre
<br /> <br /> Ils doivent l'être puisque l'authenticité de cette lettre n'a pas été contestée.<br /> <br /> <br /> <br />
F
Encore une manifestation (si cette lettre n'est pas un faux) de ce que ces hommes et femmes politiques sont totalement déconnecté(e)s de la réalité et du bon sens... quand j'entends encore<br /> actuellement comment les fans de Sarko se comportent (Guaino et Hortefeux notamment ) je ne m'étonne plus de rien...<br /> Mais comme d'hab le secret de l'instruction est mis à mal et ça ça m'énerve..
Répondre
<br /> <br /> Il faut se souvenir des textes qu'inspiraient les dictateurs (d'Hitler à Mao, de Saline à Ceaucescu) pour se dire que ce genre de protestation de fidélité, d'admiration et de servilité n'est pas<br /> étonnante.<br /> <br /> <br /> Mais tu as raison, si c'est authentique.<br /> Le secret de l'instruction a chez nous une signification trop stricte. Il est n'est nécessaire que s'il permet de ne pas gêner l'enquête. Le secret pour le secret, à mon sens, c'est malsain.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Nous prendrait-on pour des cons ?
Répondre
<br /> <br /> Mais oui! Le tout est de savoir qui?<br /> <br /> <br /> <br />
P
C'est trop gros. On peut penser ce qu'on veut de Lagarde mais c'est une femme brillante et intelligente. Ceux qui sont à la manoeuvre sont d'une stupidité crasse.
Répondre
<br /> <br /> Trop gros? Ce serait un faux?<br /> <br /> <br /> <br />
N
Le genre de relation entre Lagarde est Sarkozy ? M'enfin ce ne peut-être qu'une relation disproportionnée ! Elle a la tête et les épaules en plus de lui... Plus peut-être, car au lit, il ne doit<br /> pas garder ses talonnettes !<br /> Salut l'ami
Répondre
<br /> <br /> Soumission totale et exagérée.<br /> <br /> <br /> Salut!<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le Huron, Pangloss et compagnie
  • : Les nouvelles qu'on nous donne, ce qu'on peut en faire et en penser sans laisser passer une occasion de ricaner. Et la vie quotidienne, ses hauts et ses bas. Pas vraiment politiquement correct et rarement consensuel.
  • Contact

Regardons les choses en face:

Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
Ceux qui ont leurs deux yeux sont regardés de travers.

Prudence!

"Si tu risques
de croiser quelqu'un
qui veut faire ton bonheur,
change de trottoir!"
(Henri Jeanson)

Métaphore maritime

Certes, nous sommes embarqués sur le Titanic mais il n'y a pas de quoi s'inquiéter: en cas de problème on nous transfèrera sur le radeau de la Méduse.

Si vous aimez ça

Copyright? Bof! Si ce que j'écris vous plaît, vous pouvez le recopier. Si vous êtes gentils, vous pourrez dire que j'en suis l'auteur. Sinon, je ne vous ferai pas un procès.