Chic! On va "moraliser" la vie politique.
C'est avouer par là qu'elle n'est pas morale et que les scandales à répétition ne sont pas des exceptions mais la conséquence de pratiques courantes et répandues.
Et qui va s'occuper de cette "moralisation"? Les politiciens eux-mêmes!
Si, si!
On n'est jamais si bien servi que par soi-même!
De nouvelles lois vont donc voir le jour. Nouvelles parce que depuis des années et même depuis des décennies, on a inventé (en pure perte) des lois tout spécialement faites pour protéger nos élus des tentations auxquelles, plus que les simples citoyens, ils risquent de succomber.
Est-ce à dire que ces tentations sont plus fortes pour eux ou que les exceptionnelles qualités qu'on demande à un politicien sont inséparables de défauts tout aussi exceptionnels?
A moins que, ce que je n'ose croire, ceux qui s'engagent en politique avec l'ambition de se hisser aux plus hautes fonctions (je ne parle pas du conseiller municipal de village), n'aient également le projet de profiter non seulement des avantages non négligeables qu'elles offrent mais aussi des occasions qu'elles procurent de se faire des "revenus annexes".
Quoi qu'il en soit, avec la création d'un office central de lutte contre la corruption, nous sommes sauvés! Nous ne serons plus gouvernés que par de petits saints animés non pas par de grands principes (ne rêvons pas!) mais par la peur du gendarme.
Quant aux autres, ils n'auront que l'apparence de petits saints et leur auréole sera en toc car ils auront été assez habiles pour cacher leur pognon mal mérité dans de nouvelles cachettes exotiques.
Des cachettes qui, bien sûr, ne figureront pas dans leur déclaration de patrimoine.
Parce que, franchement, si on a un compte à Singapour, ce n'est pas pour en parler au vingt heures de France 2.