... sur l'écran de ma télé, Ségolène Royal affiche l'air de quelqu'un très content de soi.
Que cet air naturel semble assez raide pour avoir été longuement répété devant une glace importe peu. Ce n'est peut-être qu'une impression. Soyons indulgents. C'est sa professeur de maintien qui est à blâmer.
Mais ensuite, elle ouvre la bouche et là, elle a tort. On se demande si elle n'a pas pris des cours de diction avec la dame qui tenait l'harmonium dans mon village. Elle entonne un cantique très rythmé mais on n'entend que les paroles, pas la mélodie. C'est très curieux.
Heureusement, les assistants semblent acquis à sa cause et applaudissent la dame qui veut être leur chef ou plutôt qui consentirait à le devenir s'ils insistaient (et -bien entendu- plus si affinités).
Les dents que découvre le sourire laissent entendre qu'ils ont intérêt à insister.
Je salive déjà en pensant à tous les discours que prononceront ceux qui se déclarent ses amis. Les premières réactions laissent augurer de franches séances de rigolade.
Comme nous sommes en week-end, le Nouveau Centre se réunit en congrès à Nîmes. Concession au folklore local, les premiers rangs arborent un foulard rouge sur leur costume "gris ENA". Personne ne leur a dit qu'ils ressemblent à des figurants prêts à se grouper derrière Peppone dans un remake colorisé de Don Camillo. Sur l'image, il ne manquait que la faucille et le marteau et le portrait de Joseph Staline.
Communication importante de leur leader, (un certain Morin qui, nous dit-on, serait ministre de la Défense) : le parti va changer de nom. "Il s'est créé dans l'urgence" quand des centristes ont cru le moment venu de quitter Bayrou pour rejoindre qui vous savez. Dans quelque mois on connaîtra ce nouveau nom. Suspense insoutenable! Quant à ce qu'ils veulent faire, c'est évident : continuer comme ça. Tant qu'il y a du foin dans le râtelier pourquoi changer d'écurie?
Et qui vous savez? Il se fait oublier. Alors, oublions. Il sera toujours temps de se plaindre ou de ricaner.