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17 mai 2008 6 17 /05 /mai /2008 15:56
Refuser les secours qu'on vous propose quand la terre a tremblé ou que le vent a soufflé trop fort pour finir par les accepter "au compte-gouttes" (expression qu'on a entendue des centaines de fois à propose de la Birmanie) ou du bout des lèvres et seulement de pays asiatiques (il vaut mieux que les sauveteurs soient jaunes) et avec quelques jours de retard semble la règle dans les pays au gouvernement  dont l'autorité s'exerce "vigoureusement".

Pourquoi donc? Mauvaise appréciation de la situation? Panique de l'Etat qui ne souhaite pas que des intervenants extérieurs soient témoins de leur incurie? Présomption des responsables espérant s'en tirer seuls et accaparer ainsi tout le mérite ?

Recourons comme Salvador Dali à la "paranoïa critique"! Une explication plus logique nous vient alors à l'esprit.

A notre époque qui a fait de la communication la valeur suprême et de l'image la priorité, on peut imaginer que des sauveteurs étrangers (pour citer un exemple, une protection civile occidentale avec ses équipes cynophiles), suivis de journalistes avides de scoops, intervenant quelques heures à peine après une catastrophe pourraient extraire des décombres tout frais de nombreux survivants reconnaissants.

Imaginez alors que des journalistes puissent braquer leurs caméras sur cette scène ô combien émouvante mais aussi ô combien préjudiciable à l'entretien du nationalisme primaire et du racisme implicite, fonds de commerce de toute dictature qui se respecte (et heureusement qu'elle se respecte car elle ne peut pas compter sur la communauté internationale pour le faire).

Voilà pourquoi, en cas d'urgence, il est urgent d'attendre quelques jours, le temps que le nombre de rescapés diminue et qu'il n'y ait plus que des cadavres à extraire des ruines. Et que les survivants (si survivants il y a) soient uniquement secourus par des sauveteurs du cru.

En revanche, il est essentiel de filmer les dirigeants du pays devant leurs troupes brandissant un gigantesque drapeau rouge ou (ça dépend du pays) serrant la pince de pauvre gens hébétés et couverts de boue qui n'ont même plus la force de ricaner en voyant le chapeau ridicule qu'arbore leur visiteur en tenue impeccable.

Et les J.O. dans tout ça?

Voyons le bon côté des choses : ils auraient pu être attribués à la Birmanie.
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