Ne jouons pas sur les mots. Il n'y a pas de répression au Tibet. Il y a une guerre de conquête que la Chine mène depuis cinquante ans, assortie d'une colonisation forcenée. Comme disait Mussolini: "Je veux la cage sans les oiseaux". En Chinois, cela se traduit par "Le Tibet sans les Tibétains". Et la Chine applique le principe de base de toute guerre qui veut être victorieuse (pas une guerre à l'occidentale du style "maintien de la paix", non! Une vraie guerre).
Ce principe, le voici: "La guerre est une saloperie. La seule façon de bien la faire est de la faire salement".
Jusqu'ici, il n'y a rien de nouveau ni de surprenant.
Ce qui est nouveau, ce sont les J.O..
Ce qui est surprenant c'est que l'on s'aperçoive seulement maintenant que la Chine a envahi le Tibet.
Les défenseurs des droits de l'homme pensent -maintenant qu'il est trop tard (les J.O., sont dans quelques mois)-réussir à obliger la Chine à changer de politique. Mais quand on a attribué les Jeux à Pékin, on s'est beaucoup moins posé la question! Et si on se l'est posée, c'est de manière bien naïve ou -pire!- bien hypocrite. Naïve de la part des défenseurs des droits de l'homme, hypocrite de la part du CIO.
La seule chose qu'il est encore possible de faire, c'est de faire changer le CIO.
Ce n'est donc pas la Chine qu'il faut boycotter. Elle est d'ailleurs en droit de s'étonner et de se sentir flouée par ce qu'elle peut prendre pour une rupture de contrat.
Non! Ce qu'il faut boycotter, ce sont les Jeux et -à travers eux- le Cio qui, en cautionnant la Chine a contrevenu peut-être à la lettre mais certainement à l'esprit de ce que doivent être les Jeux Olympiques.
Les membres de ce CIO qui paradent à la télé en donnant au bon peuple des leçons d'olympisme, d'esprit sportif et de fraternité universelle.me font penser à cette chanson d'Aristide Bruant:
Ils sont presque tous décorés / Avec de bonnes faces de curés ...
Le refrain de cette chanson? "Ah! Les salauds!"